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Crise financièreChypre achève un échange de dette d'un milliard d'euros

L'échange a été rendu nécessaire par le plan d'aide sollicité par Chypre auprès de l'Union européenne et du Fonds monétaire international afin éviter la faillite.

La crise financière a fortement mis en péril les banques chypriotes.

La crise financière a fortement mis en péril les banques chypriotes.

ARCHIVES, Keystone

Chypre a indiqué lundi avoir mené à bien un échange d'obligations d'Etat d'une valeur d'un milliard d'euros (environ 1,23 milliard de francs) contre de nouvelles obligations ayant une échéance plus longue. Cette opération intervient dans le cadre du plan de sauvetage international.

«Le bureau de gestion de la dette publique du ministère des Finances annonce que l'échange d'un milliard d'euros d'obligations d'Etat chypriotes a été effectué avec succès» a indiqué le ministère dans un communiqué.

Les anciennes obligations, qui arrivaient à échéance pendant la période couverte par le plan de sauvetage (2013-2016) sont remplacées par des titres ayant un taux d'intérêt équivalent mais une échéance plus longue, allant de cinq à dix ans.

Le ministère des Finances avait expliqué que l'échange de dette était destiné à «faciliter le flux de trésorerie du gouvernement», et lui fournir les fonds nécessaires sans prendre le risque de ne pas atteindre l'objectif de réduction à long terme de la dette publique.

L'échange était rendu nécessaire par le plan d'aide sollicité par Chypre auprès de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, pour éviter la faillite.

Chypre a obtenu en mars un prêt de 10 milliards d'euros, en contrepartie duquel l'île a du accepter de mobiliser 13 milliards d'euros, par des mesures d'austérité drastiques et une forte diminution de son système bancaire démesuré et en difficulté.

Déclassé par les agences de notation

Cet échange de dette avait été salué jeudi par la Commission européenne et le FMI. En revanche, l'agence de notation Standard and Poors a déclassé vendredi en «défaut sélectif» la dette souveraine à court et long terme de Chypre, estimant que le pays a proposé des titres de dettes «moins avantageux» et que le report de leur échéance a été fait «sans compensation adéquate».

Fitch a pour sa part déclassé les titres concernés par l'échange en «défaut limité», estimant que le report de leur échéance allait représenter des perte pour les titulaires de ces obligations, pour la plupart des banques locales.

Les deux agences ont indiqué que ces notes seraient révisées dans les semaines à venir, une fois effectué l'échange de titres. D'ici là, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu'elle n'acceptait plus temporairement de dette chypriote en garantie des prêts qu'elle accorde aux banques de la zone euro.

(ats)

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