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Collombey (VS)Cinq repreneurs potentiels pour la raffinerie Tamoil

Présentés à Tamoil pour le rachat de la raffinerie de Collombey (VS), les repreneurs potentiels, au nombre de cinq, ont jusqu'au 31 mars pour déposer une offre définitive.

Tamoil a confirmé l'interruption des activités et la mise en veille, voire l'arrêt définitif, de la raffinerie.

Tamoil a confirmé l'interruption des activités et la mise en veille, voire l'arrêt définitif, de la raffinerie.

ARCHIVES, Keystone

Cinq repreneurs potentiels ont été présentés à Tamoil pour le rachat de la raffinerie de Collombey (VS). Ils ont jusqu'au 31 mars pour déposer une offre définitive. Le canton se pose toutefois des questions sur la réelle volonté de vendre de la compagnie pétrolière.

La recherche de repreneurs potentiels de la raffinerie de Collombey a donné lieu à plusieurs centaines de contacts, dont une quarantaine étaient particulièrement intéressés. Au final, cinq repreneurs ont signé la convention de confidentialité, a indiqué ce jeudi 5 mars à la presse Jean-Michel Cina, président du gouvernement valaisan.

La balle est maintenant dans le camp de Tamoil qui doit donner à ces soumissionnaires l'accès à différentes données de l'entreprise. Mais selon l'Etat du Valais, la compagnie pétrolière traîne les pieds.

«Les délais imposés par Tamoil sont très courts et inhabituels. De plus, ses exigences sont toujours plus élevées pour accéder aux données et entrer dans la deuxième phase du processus. Les repreneurs potentiels commencent à s'impatienter. Nous nous demandons si Tamoil souhaite vraiment vendre ou si elle est en train de nous balader», s'est énervé Jean-Michel Cina.

Par courrier, le canton vient de demander à l'entreprise de mettre ses données à disposition dans les plus brefs délais. Ne pas y répondre correspondrait à entraver le processus de vente, a souligné le président du gouvernement valaisan.

Les cinq repreneurs potentiels sont en majorité des groupes d'investisseurs avec des fonds suisses. Ils sont considérés comme «sérieux» par le canton et remplissent les conditions posées par Tamoil, qui vend la raffinerie mais pas ses stations-service. Les sociétés de Roger Tamraz et de Reza Asgarnia, évoquées dans la presse, ne sont pas sur les rangs, indique le canton.

Site pollué

L'Etat du Valais prépare en parallèle tous les autres scénarios. En cas de mise en veille ou d'arrêt définitif de la raffinerie, il exigera notamment des mesures environnementales.

Le sous-sol a fait l'objet d'investigations supplémentaires en 2013-2014. Elles ont confirmé des foyers de pollution à l'intérieur de la raffinerie, a indiqué Cédric Arnold, chef du service valaisan de la protection de l'environnement.

Tamoil devra réaliser une investigation détaillée du sous-sol. Un cahier des charges a été remis au canton le 19 février dernier et «il est actuellement examiné». De plus, des analyses supplémentaires des eaux souterraines sont prévues dans les semaines à venir.

Le site a été inscrit au registre foncier comme «site pollué». Une vente ou un morcellement ne pourra se faire qu'avec l'accord du canton.

Moyens limités

Les moyens de contrainte vis-à-vis de Tamoil demeurent néanmoins limités. Une fois les installations de stockage vidées et dégazées, aucune autre mesure particulière n'est nécessaire. «Une analyse juridique approfondie» a révélé que les conditions d'un éventuel séquestre ne sont pas remplies, précise le gouvernement.

En cas d'arrêt définitif, aucune base légale ne permet d'exiger le démantèlement du site. Le gouvernement a mandaté un expert pour chiffrer le coût d'un démantèlement. Une revalorisation du site est également étudiée.

Sécurité des employés

Le gouvernement a rappelé que les droits et la sécurité des employés sont «une priorité» pendant la période de mise en veille des installations. Le Conseil d'Etat «met tout en œuvre» pour trouver des solutions pour le personnel licencié et se tient à disposition de l'employeur si celui-ci demande le soutien de l'Etat.

A la mi-février, les employés de Tamoil ont tiré la sonnette d'alarme. Ils redoutaient de ne plus pouvoir garantir la sécurité de la raffinerie, et donc de la population, en raison de la pression et du nombre de collaborateurs malades ou sur le départ.

Ils demandaient à l'Etat du Valais de veiller à l'application de la loi sur le travail, notamment en matière d'heures supplémentaires. «Nous avons fait une inspection et nous n'avons constaté aucune anomalie entre début janvier et fin février», a précisé Christophe Dirren du service valaisan de la protection des travailleurs. Un nouveau contrôle aura lieu à la fin mars.

(ats)

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