Europe: Comment le Brexit met la pression sur la Suisse

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EuropeComment le Brexit met la pression sur la Suisse

Deux ans après le vote du 29 mars 2017, la date du Brexit approche à grands pas. Le «Financial Time» évoque aujourd'hui son impact indirect sur la «petite Suisse» et ses relations privilégiées avec l'UE.

Eric Felley
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Eric Felley
Dans la polémique sur le Brexit au Royaume-Uni, le site du quotidien londonien revient aujourd'hui sur les relations de la Suisse avec l'UE. Un modèle qui fait envie aux Anglais, mais que Bruxelles leur refuse. Avec pour conséquence collatérale: «Bruxelles tente d'affaiblir le modèle suisse»

Dans la polémique sur le Brexit au Royaume-Uni, le site du quotidien londonien revient aujourd'hui sur les relations de la Suisse avec l'UE. Un modèle qui fait envie aux Anglais, mais que Bruxelles leur refuse. Avec pour conséquence collatérale: «Bruxelles tente d'affaiblir le modèle suisse»

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L'adage dit que pour vivre heureux, il faut vivre caché. Pendant longtemps, les relations entre la Suisse et l'Union européenne (UE) faisait les gros titres en... Suisse, surtout, mais à l'étranger, elles passaient relativement inaperçues. Avec le grand brassage du Brexit, bien des politiciens anglais ont évoqué le modèle suisse pour établir de nouvelles relations après le divorce. Mais, comme le rappelle un article paru aujourd'hui sur le site du «Financial Times»: «L'Union européenne a clairement fait savoir aux négociateurs anglais qu'ils ne devaient pas chercher à s'inspirer de relations que la Suisse a avec l'UE...»

Jusqu'ici confidentiel, le modèle helvétique a fait l'objet d'un coup de projecteur dont il se serait passé, mettant en avant les conditions favorables que la Suisse retire du marché européen ou des accords de Schengen, tout en n'ayant pas les mêmes engagements que les pays membres. Mise en lumière par le Brexit, la situation apparaît soudain un peu trop bonne pour la Suisse. S'il n'est pas question d'offrir les mêmes conditions aux Anglais, pour faire bonne mesure, il n'est plus question de laisser vivoter sans fin des négociations avec Berne.

Pour l'exemple

Le «Financial Time» rappelle que la Suisse a construit patiemment ses relations avec l'UE en signant 120 accords bilatéraux qui lui donnent des avantages octroyés aux membres. Le journal constate que les négociations sur un accord cadre entre l'UE et la Suisse dure depuis quatre ans et que dorénavant l'UE va imposer sa volonté à la «petite Suisse» pour donner l'exemple au Royaume-Uni.

La différence cependant est que la Suisse maintient la libre-circulation des personnes, que le Parlement a sauvé après la votation contre l'immigration de masse de février 2014. Le Brexit, lui, contient la grande promesse faite aux Anglais d'y mettre fin, se mettant du coup hors jeu du projet européen.

Mais jusqu'à quand tiendra la Suisse ? Ce 25 novembre, le vote sur l'initiative pour l'autodétermination sera-t-il déterminant sur cette question ? Assurément non. En cas de oui, l'article constitutionnel proposé par l'UDC laisse à dessein des zones d'interprétation qui n'en finiront pas d'occuper le Parlement. En cas de non, l'UDC a déjà déposé une nouvelle initiative pour en finir avec la libre-circulation des personnes, que l'on votera peut-être dans quatre ans... Mais, d'ici là, on en saura un peu plus sur ce que seront devenus les Anglais à la sauce Brexit.

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