Hockey sur glaceCommentaire: Aidons les arbitres!
Le recours à la vidéo dans le hockey sur glace n'est pas encore satisfaisant. Il faut franchir un pas décisif et le cas Damien Riat l'a encore prouvé.
- par
- Sport-Center

Pour prendre la meilleure décision, les arbitres doivent être mieux épaulés.
Là où la vidéo dans le football a encore besoin d'un peu de temps (euphémisme) pour convaincre les réfractaires, le hockey sur glace est déjà passé à autre chose. Et c'est tant mieux. Le recours aux images est devenu une composante même de ce sport pour les situations de but (depuis longtemps) et pour les hors-jeu menant à un but depuis quelques saisons désormais. Si ce dernier point n'est de loin pas encore parfait en raison de la qualité parfois désastreuse des images, la National League patine dans la bonne direction. On ne peut que le saluer.
Il y a toutefois une importante marge de progression que les dirigeants doivent absolument prendre en compte. Il est impératif de donner une chance aux arbitres d'aller consulter les images pour les cas concernant une pénalité de match. Depuis le début de l'année, le championnat a été émaillé de plusieurs cas problématiques:
5 janvier 2020, GE Servette- Ambri-Piotta.
«Coupable» d'une charge à la tête de Tanner Richard à la 29e minute de jeu, Igor Jelovac est renvoyé sous la douche par les arbitres. Malgré cette pénalité de match, le défenseur romand de la Valascia ne fait pas l'objet d'une enquête et n'est pas suspendu pour la rencontre suivante. Si le quatuor arbitral avait pu visionner les images, il est fort possible que la sanction n'aurait pas été aussi sévère tant sa culpabilité n'est pas claire.
14 janvier 2020, GE Servette – Lugano
En fin de match, Noah Rod «sèche» Alessio Bertaggia. Une charge à la tête manifeste à vitesse réelle et encore plus claire sur les images. Pourtant les directeurs de jeu n'ont pas activé le couperet et n'ont sanctionné le capitaine de GE Servette que pour une pénalité mineure de deux minutes. Le lendemain, une procédure était ouverte. Après visionnement des images, le No 96 des Aigles a été suspendu pour quatre (!) matches. Si les arbitres avaient pu avoir accès aux images, l'ailier des Vernets aurait été à n'en pas douter renvoyé sous la douche.
21 janvier 2020, Bienne – Ambri-Piotta
Au cours du premier tiers-temps, Damien Riat a écopé d'une pénalité de match pour coup de crosse sur un joueur léventin. Si le geste du genevois de la Tissot Arena est effectivement illicite, il n'a manifestement pas justifié l'ouverture d'une enquête ni même une suspension consécutive à son geste. Là encore, un visionnement des images aurait probablement plaidé en faveur d'une pénalité mineure de deux minutes pour coup de crosse et non d'une sanction suprême.
La vidéo n'est évidemment pas là pour corriger toutes les erreurs. C'est illusoire de le croire. Mais la rencontre GE Servette – Lugano est un exemple parfait. Sur le 0-2 des Tessinois, les juges de ligne ont passé près de cinq minutes pour visionner une éventuelle passe de la main en zone neutre avant le but tessinois. Dès lors, il est incompréhensible que, plus tard dans la soirée, une décision aussi majeure qu'une pénalité de match ne soit pas revisionnée. Surtout lorsque les téléspectateurs ont droit à une multitude de ralentis pour se persuader de l'erreur des arbitres.
Il est important d'aider les directeurs de jeu en leur donnant la chance de prendre la meilleure décision. Ce d'autant plus que les moyens sont à disposition. Il s'agit juste d'une question de volonté.