HumeurCommerces: le Conseil fédéral peut encore changer d'avis
Entre le 27 avril et le 11 mai, il n'y a que deux semaines, mais le retour aux achats ne doit pas profiter aux grandes surfaces. Tout le monde devrait rouvrir en même temps pour les mêmes produits. Commentaire.
- par
- lematin.ch

La réouverture de la vente de biens non food va-t-elle provoquer une ruée des consommateurs sur les vêtements ou les chaussures? C'est possible, du coup les supermarchés auraient une longueur d'avance.
Entre le 27 avril et le 11 mai, il y a deux semaines, deux petites semaines ou deux grandes semaines, c'est selon. Selon la décision du Conseil fédéral du 16 avril, durant cette période les supermarchés pourront étendre l'offre au-delà des produits de première nécessité, tandis que les petits commerces qui vendent le même type de biens devront patienter.
Un bonus de deux semaines injustifiés
Alors que l'on ressent les frémissements d'un retour aux achats, de la sortie d'une période de privation, cette situation fait l'unanimité contre elle. Les grandes surfaces ont déjà pas mal profité de la crise, surtout au début avec les achats en masse. Il n'est guère justifié qu'elles disposent d'un bonus de deux semaines pour écouler leurs stocks, alors que les petits commerçants se tournent les pouces. Le Conseil fédéral n'a pas pris la mesure de l'impact de cette injustice sur les esprits.
Incompréhensible, inacceptable...
Dans les milieux politiques de tout bord, on vient au secours du fonds de commerce du petit commerce... Le PLR parle d'une distorsion «incompréhensible» de la concurrence. Le chef de l'économie valaisanne Christophe Darbellay d'une distorsion «inacceptable». La conseillère nationale écologiste Sophie Michaud Gigon plaide pour «une non-discrimination» des petits commerces. Son collègue des Verts libéraux, le médecin genevois Michel Matter, évoque une décision «aberrante».
Par gain de paix
A l'OFSP, Patrick Mathys a admis, lors du point de presse de lundi, qu'il y avait effectivement une inégalité de traitement, mais que celle-ci s'expliquait par le processus par étapes du retour à la normale. Comment vont réagir les consommateurs? Après n'avoir rien acheté depuis un mois et demi, ils pourraient se ruer sur certains articles. Rien ne dit non plus qu'ils vont compenser ainsi. Mais, par gain de paix, le Conseil fédéral peut encore mettre tout le monde à égalité à la même date.