MontreuxConférence Genève-2: l'Iran décline un rôle subalterne
Le ministère iranien des Affaires étrangères a décliné lundi soir l'offre américaine pour un rôle subalterne dans la conférence de paix de Genève-2 sur la Syrie prévue à partir du 22 janvier.
Par la voix de son ministre iranien des Affaires étrangères, l'Iran n'acceptera qu'une invitation respectant son «honneur».
«L'Iran a toujours dit qu'il était prêt à participer sans conditions préalables» à cette conférence qui doit rassembler l'opposition et le régime syriens ainsi que les principaux acteurs du conflit, a dit la porte-parole du ministère, Marzieh Afkham, citée par l'agence officielle IRNA. Mais Téhéran «n'acceptera que des offres qui respectent l'honneur de la République islamique», a-t-elle ajouté sans autre précision.
L'ONU, favorable à une participation de Téhéran, a annoncé avoir envoyé les invitations pour le sommet du 22 janvier, sans que l'Iran ne fasse partie de la première liste d'invités. La question de la participation de l'Iran sera discutée lors d'une rencontre le 13 janvier entre les chefs de la diplomatie russe et américain Sergueï Lavrov et John Kerry.
«Contribution en marge»
Les Etats-Unis sont opposés de longue date à une participation de l'Iran à la conférence baptisée «Genève-2», tant que Téhéran n'aura pas entériné l'accord obtenu en juin 2012 lors de «Genève-1», qui appelle à la mise en place d'un gouvernement de transition en Syrie pour remplacer le régime du président Bachar al-Assad.
Mais John Kerry a ouvert la porte dimanche à une présence de l'Iran, lançant «pourraient-ils (les Iraniens, NDLR) contribuer en marge?», et assurant «nous serions heureux que l'Iran soit constructif». L'Iran est accusé de soutenir financièrement et militairement le régime syrien et son allié libanais, le Hezbollah chiite.
Erdogan réclame le départ d'Assad
Par ailleurs, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois assuré que la conférence devrait aboutir au départ du président syrien Bachar al-Assad. «A Genève-2, nous devrons nous assurer que toutes les mesures prises n'échoueront pas et que nous pourrons ainsi ouvrir une ère sans Bachar al-Assad», a-t-il dit au premier jour d'une visite officielle au Japon.
«Cent trente mille personnes ont été tuées. Celui qui a permis que cela arrive ne peut pas rester à la tête du pays, cela ne peut être accepté», a-t-il ajouté.
Vendredi, le Conseil national syrien (CNS), le groupe le plus important de l'opposition, a réaffirmé qu'il ne participerait pas à la conférence. Quant à la Coalition nationale syrienne, elle doit encore décider de sa participation lors d'une réunion à Istanbul.