Publié

FranceContrôles antidopage: "Il faut être attentif à la protection de la vie privée" (Fourneyron)

JOHANNESBURG, 14 nov 2013 (AFP) - La ministre française des Sports Valérie Fourneyron s'est félicitée jeudi des avancées apportées par le nouveau code mondial antidopage, soulignant qu'il est important d'allier contrôles efficaces et protection de la vie privée des sportifs.

"Parfois, les sportifs dans le dopage sont transformés, par les produits qu'ils prennent, en de véritables cobayes de laboratoire, mais ils ont une vie privée. C'est des gens qu'il faut respecter", a relevé Mme Fourneyron, qui s'exprimait à Johannesburg en marge de la conférence de l'Agence mondiale antidopage (AMA). "Il faut être extrêmement attentif à la protection de la vie privée", a-t-elle insisté. "Il ne faut pas qu'elle soit un handicap à la lutte contre le dopage, mais il faut que les échanges de données soient strictement limités à ce qui est utile (...), afin que les sportifs soient protégés dans leur vie personnelle." "Il est hors de question que les sportifs soient des êtres à part", a noté la ministre française qui représentait l'Union européenne à Johannesburg, ajoutant qu'"il fallait parfaitement encadrer ce que peuvent être les données personnelles qui sont uniquement pour la lutte contre le dopage, la façon dont elles doivent être sécurisées, la façon dont elles ne peuvent pas être partagées, et la façon dont les sportifs peuvent y avoir accès à tout moment". Pour elle, un "équilibre" a été trouvé dans le nouveau code mondial antidopage, qui doit être formellement adopté vendredi et entrer en vigueur au 1er janvier 2015. "Il n'y a pas de lutte antidopage s'il n'y a pas déjà d'éthique dans le contrôle", a-t-elle relevé. Valérie Fourneyron voit dans le futur code "un outil indispensable pour lutter contre les sportifs qui trichent, mais aussi pour protéger les sportifs propres". "On va pouvoir avoir pas simplement des preuves par les contrôles, sanguins et urinaires, mais aussi des preuves indirectes: témoignages, aveux, profil biologiques, c'est-à-dire suivi des paramètres des sportifs", a-t-elle expliqué, se félicitant de ce que l'entourage des sportifs puisse être aussi sanctionné le cas échéant. Le nouveau code antidopage doit apporter de profonds changements dans l'échelle des sanctions, avec en particulier le passage de deux à quatre ans de suspension pour une première violation, à moins qu'elle ne soit pas intentionnelle. "On ne va pas aller au-delà. Quatre ans, c'est une olympiade, et pour un sportif, c'est extrêmement difficile de revenir dans une carrière après une telle suspension", a observé Valérie Fourneyron à ce sujet. "Les quatre ans seront fermes sur une liste de produits qui sont aujourd'hui parfaitement listés et quand le sportif a fait une faute intentionnelle", a-t-elle relevé. "Aujourd'hui, il y a la proportionnalité des sanctions pour des substances qu'on appelle non spécifiées, c'est-à-dire des substances qui peuvent être utilisées par exemple de façon récréative comme le cannabis, ou aussi pour les no show ", quand il y a des sportifs qui à plusieurs reprises ne sont pas localisés, ce qui empêche de faire des contrôles. On n'a alors pas la même gravité que quand il y a un produit comme l'EPO pris de façon intentionnelle par un sportif", a ajouté la ministre. liu/cle

(AFP)

Ton opinion