Brésil
BrésilCoulée de boue: plomb et arsenic dans le fleuve Doce
La société minière a affirmé que la coulée en elle-même n'était pas toxique mais qu'elle avait remué des déchets déjà présents dans le fleuve.
Les eaux du fleuve brésilien Doce, pollués par une coulée de boue contenant des déchets miniers début novembre, contiennent notamment du plomb et de l'arsenic déjà présents et qui sont remontées lors de l'accident dans le Minas Gérais, a reconnu vendredi le groupe minier Vale.
L'entreprise, qui détient, à parts égales avec l'anglo-australien BHP Billiton, la compagnie Samarco à qui appartenait le barrage qui a cédé le 5 novembre, a promis d'effectuer les travaux de nettoyage nécessaires.
Elle a en revanche nié que la coulée de boue et déchets miniers, qui a submergé un village dans le sud-est du Brésil, faisant 13 morts, était elle-même toxique, comme l'ont affirmé cette semaine des experts de l'ONU.
Evacuation naturelle
Les analyses menées à certains endroits du fleuve par le gouvernement de l'Etat de Minas Gerais ont montré la présence de plomb, d'arsenic, de nickel et de chrome, a expliqué vendredi en conférence de presse Vania Somaville, directrice des ressources humaines, de la santé et de la sécurité au sein du groupe Vale.
Selon elle, ces produits toxiques étaient déjà présents sur les rives ou dans le lit du fleuve, le deuxième plus grand du Brésil, et ont été remués au passage de la coulée de boue. «La bonne nouvelle c'est que ces produits ne se sont pas dissous dans l'eau» et commencent déjà à s'évacuer naturellement au fil des jours, a-t-elle déclaré.
Le président de Vale, Murilo Ferreira, a par ailleurs annoncé vendredi la création d'un fonds entre les trois groupes miniers (Vale, BHP Billiton et Samarco) pour assurer le nettoyage du fleuve. «Ce sera un fonds sur la base du volontariat, à long terme (...) et audité par des entreprises internationales», auquel participeront des entités gouvernementales et non-gouvernementales, a-t-il expliqué, précisant que le montant total de ce fonds n'a pas encore été fixé.
L'Etat exige 5,2 milliards
Il s'agit de la «plus grande catastrophe environnementale de l'histoire du Brésil», qui a tué des milliers d'animaux et laissé 280'000 personnes sans eau, affirmait il y a quelques jours Izabella Teixeira, ministre de l'Environnement du Brésil.
La société Samarco s'est engagée à payer au moins 260 millions de dollars (267 millions de francs) pour réparer les dommages. Les autorités brésiliennes lui ont déjà infligé une amende de 175 millions de dollars (180 millions de dollars) et vont réclamer en justice 5,2 milliards de dollars (5,3 milliards de francs) aux compagnies responsables de la tragédie minière pour dédommager les victimes et réparer les dégâts environnementaux.