ItalieCoup de filet dans la mouvance anarchiste
La police italienne a arrêté mercredi huit membres présumés d'une organisation anarchiste accusés d'être impliqués dans l'envoi de lettres piégées. Le Grison Marco Camenisch est aussi soupçonné.

La FAI/FRI a affirmé être responsable de l'explosion d'un colis piégé qui a fait deux blessés en mars 2011 dans les bureaux du groupe Swissnuclear à Olten.
L'enquête vise la Fédération anarchiste informelle-Front révolutionnaire international (FAI/FRI), qui dénonce la politique d'austérité menée par le gouvernement de Mario Monti. Parmi les personnes interpellées figurent plusieurs «représentants majeurs» de cette organisation anarcho-insurrectionnelle, selon les enquêteurs.
Les dix suspects sont accusés notamment d'association dans le but de terrorisme et de subversion. Ils sont aussi soupçonnés d'avoir organisé plusieurs attaques, dont l'attentat contre l'université Bocconi de Milan en 2009 et l'envoi de lettres piégées à des agences d'Equitalia (les services de perception de l'impôt), et au patron suisse de la Deutsche Bank, Josef Ackermann. Cet envoi de lettres piégées a été revendiqué par la cellule Olga de la FAI/FRI.
«Eco-terroriste» grison
Marco Camenisch et un Espagnol incarcéré en Allemagne sont considérés par les enquêteurs comme des figures de pointe de ce réseau. Ils sont soupçonnés d'avoir projeté des attentats, après avoir été trouvés en possession de documents définissant de nouvelles cibles et contenant des messages de revendication.
Le Grison, âgé de 60 ans, purge actuellement une peine de huit ans de prison pour le meurtre d'un garde-frontière à Brusio, entre les Grisons et l'Italie en décembre 1989. En Italie, il avait été condamné à douze ans de réclusion pour de nombreux attentats à l'explosif contre des pylônes électriques.
Au total, l'enquête vise 24 personnes, dont six membres grecs de la Conspiration des cellules de feu déjà incarcérés dans leur pays. La police de Pérouse a aussi fait état de plus de 40 perquisitions à travers l'Italie.
Souvenir des «années de plomb»
La FAI/FRI a aussi revendiqué l'attaque contre Roberto Adinolfi. Ce dirigeant d'Ansaldo Nucleare, entreprise liée au conglomérat de défense Finmeccanica, a été blessé par balle à une jambe le 7 mai à Gênes.
Peu avant Noël 2010, la FAI avait déjà revendiqué l'envoi de colis piégés aux ambassades du Chili et de Suisse à Rome. Il y a avait eu deux blessés. Elle a aussi affirmé être responsable de l'explosion d'un colis piégé qui a fait deux blessés en mars 2011 dans les bureaux du groupe Swissnuclear à Olten.
Ces attaques ont ravivé en Italie la crainte d'un retour aux «années de plomb» des décennies 1970-1980.