rugbyCoupe d'Europe - Saracens: enfin la bonne année? (MAGAZINE)
Londres, 16 oct 2014 (AFP) - Les Saracens, mastodonte économique et sportif du rugby anglais ces dernières années, abordent la Coupe d'Europe, samedi contre Clermont, avec l'objectif d'enfin glaner un titre qui leur a échappé sur le fil au printemps dernier.
Ce mois de mai 2014 devait pourtant être celui de la prise de pouvoir du club du nord de Londres, avec les finales de la Coupe d'Europe puis du championnat en une semaine. Patatras! Toulon (23-6) puis Northampton (24-20) ont transformé la supposée place forte de l'Angleterre en château de cartes. Le premier -et unique titre- de champion d'Angleterre, en 2011, devait pourtant être le début d'une domination sans partage des "Sarries", qui ont changé de braquet économique en 2008 grâce à l'arrivée d'un nouvel investisseur aux côtés de l'homme d'affaires Nigel Wray, propriétaire depuis 1995 d'un club fondé en 1876 mais aux ambitions longtemps restées en sommeil. Premiers de la saison régulière de Premiership, demi-finalistes et finalistes européens ces deux dernières saisons, les Saracens courent pourtant toujours après un deuxième trophée. Pourquoi pas en Europe? "C'est une compétition que tout le monde veut gagner. Nous étions si proches la saison dernière... Ce serait fantastique de gravir encore une marche", a ainsi déclaré l'ouvreur ou centre Charlie Hodgson. Cette saison pourrait bien enfin être celle des hommes de Mark McCall, à la tête d'une cohorte de 21 internationaux, dont 10 anglais (Owen Farrell, Mako et Billy Vunipola, Chris Ashton, Brad Barritt, David Strettle, Alex Goode...), qui a gagné un an de maturité. Deuxièmes du Championnat d'Angleterre avec une seule défaite en six journées, les Saracens peuvent aussi toujours compter sur leurs Sud-Africains (Neil de Kock, Schalk Brits), qui leur ont valu auparavant le surnom de "Sarrieboks", et n'ont perdu aucun cadre cet été. Leur effectif a également été renforcé et rajeuni avec les arrivées du pilier argentin Juan Figallo et du deuxième ligne écossais Tim Hamilton. Un trophée récompenserait en tout cas les investissements consentis par Nigel Wray, qui a injecté près de 50 millions d'euros sur sa fortune personnelle dans un club au budget de 15 millions d'euros, soit moins de la moitié de celui des grosses écuries françaises... Après avoir créé un modèle économique, vendu la "marque Saracens" dans le monde et construit un nouveau stade en 2013, l'homme d'affaires attend des résultats sur le terrain. Et si son directeur exécutif, Edward Griffiths, a souhaité, après la dernière finale perdue contre Northampton, que le champion d'Angleterre soit désormais désigné à l'issue d'une saison régulière, et non après une phase finale, il va lui falloir trouver d'autres arguments pour gagner la Coupe d'Europe. Sur la pelouse, les Saracens n'en manquent pas. cd/nk/gv