Critique - Cruella au cinéma: mais pourquoi est-elle si méchante?

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CritiqueCruella au cinéma: mais pourquoi est-elle si méchante?

La genèse de la célèbre et cruelle héroïne à la capillarité noire et blanche est racontée dans un film punk, inventif et très divertissant. À voir en salle dès mercredi et en accès premium sur Disney+ dès vendredi.

Laurent Flückiger
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Laurent Flückiger
Emma Stone en Cruella avec Paul Walter Hauser (à g.) et Joel Fry, qui jouent ses comparses au look très Disney.

Emma Stone en Cruella avec Paul Walter Hauser (à g.) et Joel Fry, qui jouent ses comparses au look très Disney.

Disney

On connaît bien l’obsession de Cruella de se créer un manteau en fourrures de chiots de dalmatiens. Ce personnage aux cheveux blancs d’un côté et noirs de l’autre, l’un des plus cruels et plus célèbres vilains de l’univers Disney, est apparu une première fois dans le long-métrage d’animation «Les 101 dalmatiens» (1961) avant de revenir dans un film live (1996) et sa suite (2002), interprété par Glenn Close. Par contre, on ne connaît pas son histoire personnelle. Pour paraphraser le slogan d’une boisson sanguine: «Mais pourquoi est-elle si méchante?»

Le processus n’est pas nouveau, la firme aux grandes oreilles l’a réussi avec Angelina Jolie dans «Maléfique» (2014), racontant la vie de l’affreuse sorcière de «La Belle au bois dormant» avant qu’elle ne jette un sort à la princesse Aurore. Le volume 2 était par contre raté et, face à l’indigestion des adaptations en prises de vues réelles des classiques de Disney – après «Mulan» l’an dernier, on attend notamment «La petite sirène» et «Peter Pan et Wendy» dans les mois à venir –, on pouvait craindre que ce «Cruella» laisse une désagréable odeur de chien mouillé dans les salles obscures.

L’héroïne la plus rock’n’roll de l’univers Disney

Eh bien non! Le scénario fait mieux que tenir la route, les deux actrices – Emma Stone et Emma Thompson – sont en grande forme, on adore aussi les seconds rôles – l’excellent Paul Walter Hauser, héros du «Cas Richard Jewell» d’Eastwood –, les looks sont d’enfer et la bande-son pioche dans le meilleur du rock. Disney nous avait habitués à beaucoup plus lisse.

Emma Thompson interprète la baronne von Hellman figure de la mode et terriblement snob.

Emma Thompson interprète la baronne von Hellman figure de la mode et terriblement snob.

Disney

Dans «Cruella», on suit une jeune arnaqueuse nommée Estella (Emma Stone) qui rêve de percer dans la mode et parvient à se faire engager chez la baronne von Hellman (Emma Thompson), papesse du chic et terriblement snob. Leur relation va déclencher une série de révélations qui amèneront la jeune femme à se laisser envahir par sa part sombre et à se créer le personnage de l’impitoyable Cruella. Ajoutez à cela, le décor: le Londres des années 70, en plein mouvement punk, et vous obtenez un mélange saisissant entre «Les 101 dalmatiens», «Le diable s’habille en Prada» et un film de braquage avec la musique des Stooges à coin.

Pur divertissement comme on les aime, «Cruella», de l’Australien Craig Gillepsie («Moi, Tonya»), vient de créer l’héroïne la plus rock’n’roll de l’univers Disney et les studios auraient tort de ne pas en faire un de ses personnages fétiches et la faire revenir dans un deuxième film où là elle sera vraiment très méchante. Surveillez vos chiens!

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