Ski alpinCuche: «Je suis très ému»
Didier Cuche mettra un terme à sa carrière sportive à la fin de la saison. Le Neuchâtelois a livré ses impressions sur ce moment important de sa vie.
- par
- Gaëlle Cajeux avec si
Didier Cuche ne rempilera pas en fin de saison. Prenant de court le Cirque blanc, le Neuchâtelois a annoncé sa retraite sportive pour la mi-mars.
«Aujourd'hui, je suis très ému, a glissé le skieur des Bugnenets. Je n'ai pas pris cette décision sur un coup de tête. Je réfléchis depuis longtemps à la question de ma retraite et aux nouveaux défis que j'aimerais relever. Je suis convaincu d'avoir choisi le bon moment pour mettre un terme à ma carrière de sportif professionnel. Je suis en bonne santé, en pleine forme, je suis encore capable de faire partie des meilleurs et de gagner des épreuves. Je suis heureux de pouvoir faire mes adieux à la Coupe du monde en étant à ce niveau et je tirerai donc ma révérence au printemps.
En ce qui concerne mon avenir, bien des choses sont claires, certains projets sont déjà sur les rails et je suis optimiste. Je suis très motivé et je me réjouis de pouvoir construire mon avenir professionnel en m'appuyant sur ce que j'ai réalisé jusqu'à présent.
Maintenant, je vais me concentrer sur les épreuves de vendredi et de samedi. Libéré, je vais pouvoir tout donner. D'ici le printemps, j'ai vraiment envie de marquer encore les esprits.»
Le skieur des Bugnenets a fait part de sa décision lors d'une conférence de presse à Kitzbühel (Aut). Pour un athlète qui va vers ses 38 ans, ce choix n'est pas surprenant en soi. Reste que parmi les observateurs, personne n'avait imaginé que Cuche trancherait déjà en janvier sur la suite de sa carrière. Et encore moins qu'il ferait cette annonce la veille d'une course. Pour mémoire, en mars dernier, il avait attendu les finales de Lenzerheide pour se prononcer sur son avenir. Mais cette fois-ci, au lieu d'attendre la fin de l'hiver ou son retour en Suisse, Cuche a préféré le site de Kitzbühel pour mettre les choses au clair. Symboliquement, le Neuchâtelois ne pouvait en effet difficilement choisir mieux.
C'est sur la Streif qu'il a conquis son premier succès sur le circuit (1998), puis qu'il est définitivement entré dans la légende avec un record de quatre succès en descente (+ 1 en super-G). Ce total pourrait encore grimper, s'il tient son rang de favori vendredi (super-G) et samedi (descente).
Incroyable palmarès
En se retirant, Cuche va laisser un énorme vide au sein du Cirque blanc, mais aussi dans le sport suisse. Depuis ses débuts en Coupe du monde en décembre 1993, il s'est bâti l'un des plus florissants palmarès de l'histoire: 62 podiums en Coupe du monde (dont 18 victoires), 6 globes de cristal, 4 médailles aux Mondiaux (dont un titre en super-G) et 1 médaille aux JO. Dans les annales du ski alpin helvétique, seul Pirmin Zurbriggen peut véritablement afficher un plus beau C.V.
Outre par ses résultats, Cuche a servi de modèle à toute une génération de skieurs suisses, tant par son perfectionnisme, sa technique ou son mental de gagneur. A l'origine du renouveau du ski suisse fin 2006, il a ainsi joué les locomotives pour permettre les éclosions des Daniel Albrecht, Carlo Janka et autre Beat Feuz.
Incroyable popularité
Le rayonnement du skieur du Val-de-Ruz ne s'arrête toutefois pas à l'équipe de Suisse, ni à la seule Coupe du monde. Ces dernières années, il a bénéficié d'une rare popularité dans tout le pays.
Ses multiples succès et sa maîtrise du suisse allemand y sont pour beaucoup. Mais aussi son caractère, qui mélange dureté et émotivité, ambition et humilité, sérieux et humour. Ses titres de «Sportif suisse de l'année» (2009 et 2011) et même, depuis samedi dernier, de «Suisse de l'année 2011» sont là pour prouver sa renommée au-delà du monde du ski alpin.
Avant de tirer sa révérence mi-mars aux finales de Schladming (Aut), Cuche a de quoi parachever sa carrière. Outre ses courses fétiches de Kitzbühel cette fin de semaine, il doit encore en découdre avec d'autres pistes qu'il affectionne comme à Garmisch (All), Chamonix (Fr) ou Kvitfjell (No).
Autant de rendez-vous qui pourraient lui permettre de terminer en beauté à Schladming avec de nouveaux globes en descente et super-G. Quant au public suisse, il pourra lui faire ses adieux les 25 et 26 février à Crans-Montana, où la Coupe du monde s'arrêtera pour un géant et un super-G.