Paléo 4/6Cœur de pirate: «Vieillir me permet de lâcher prise»
On poursuit notre série sur le Village du Monde avec l'une des stars de la Belle Province. La chanteuse nous explique se détacher de son image sombre. À voir le dimanche 28 juillet. Interview.
- par
- Fabio Dell'Anna

La chanteuse sera en concert le dimanche 28 juillet à Paléo.
On ne la présente plus. Cœur de pirate est la spécialiste des chansons nostalgiques post-rupture. A 29 ans, la chanteuse, de son vrai nom Béatrice Martin, veut montrer un côté plus solaire. Elle se lâche déjà sur les réseaux sociaux. «Je poste tout ce qui me fait rire», nous dit-elle au bout du fil. Et cela commence aussi à se ressentir dans sa musique.
Avec son dernier single «Ne m'appelle pas», l'artiste ne déprime plus dans son coin. Elle prend les choses en main. Le rythme est dansant et le clip complètement barré. «Si le public est réceptif, j'espère sortir un album dans la même veine», s'exclame-t-elle. Dans tous les cas, elle promet de faire bouger le Paléo, le 28 juillet prochain. Parlons-en.
Bonjour Béatrice! Revenons d'abord à vos débuts. Quel a été votre tout premier souvenir musical?
J'ai grandi dans une maison où la musique était omniprésente, car ma mère était une pianiste classique. Mes premiers souvenirs remontent lorsque je me réveillais le matin en l'écoutant pratiquer.
A quel moment vous vous êtes rendue compte d'être douée pour la musique?
Je suis allée au conservatoire lorsque j'étais enfant, mais je ne réalisais pas encore que cela pouvait en devenir mon métier. C'est au moment de mon premier chagrin d'amour que j'ai remarqué que j'avais quelque chose à dire. Je devais avoir 17 ans et je venais d'écrire ma première chanson.
Vous avez sorti «Ne m'appelle pas» le 9 mai. Le clip est complètement déjanté, vous lâchez prise?
(Rires.) C'est vrai. Les gens doivent avoir une perception de Cœur de pirate qui est très sombre. Toujours dans l'émotion. Et je suis d'accord, ma musique fait souvent appel à tout ça. Mais ce n'est pas ce que je représente dans la vraie vie. Du moins, je ne pense pas être comme ça. Les gens sur les réseaux sociaux savent que j'ai de l'humour et que je ne suis pas tout le temps triste. Je voulais le montrer aussi avec ce clip.
Vous faites référence à quoi exactement dans cette vidéo?
A mes idoles de jeunesse comme Sailor Moon. Il y a aussi des références de la pop culture que j'ai pu refaire à ma façon, comme lorsque je suis nue et recouverte de téléphones.
Vous semblez aussi prendre le contrôle de votre vie amoureuse si l'on écoute les paroles.
Oui, c'est une façon d'être plus directe dans ce que je raconte. Dans les derniers albums, j'étais beaucoup dans l'introspection, dans la psychologie de ce que j'avais vécu et j'essayais de toujours trouver un coupable. Alors que maintenant, j'arrive avec des solutions pour me sortir de ces situations. C'est beaucoup plus dans l'ère actuelle du «Thank you, next» (ndlr.: en référence à la chanson d'Ariana Grande qui signifie: «Merci, au suivant»).
Vous semblez aussi beaucoup plus solaire qu'il y a une année. Pourquoi?
C'est peut-être parce que j'approche de la trentaine. Certaines personnes trouvent ça angoissant, pour ma part il y a un vrai laisser-aller. Vieillir me permet de lâcher prise. Dans la vingtaine, on n'arrête pas de se poser mille questions pour essayer de trouver le bon chemin. Là, j'ai l'impression d'avoir fait mes preuves et que je peux enfin m'amuser. C'est aussi pour ça que je fais de la musique. Bien sûr, j'ai envie de toucher les gens mais j'ai aussi envie de m'éclater. J'essaie de le montrer le plus possible, surtout en concert.
On va justement parler de votre venue à Paléo, le 28 juillet prochain. Ce n'est pas la première fois qu'on vous y voit.
Je me rappelle encore avoir fait le Paléo quand j'étais toute petite. Je n'étais pas très connue à ce moment-là. C'était vraiment cool. Puis, j'ai eu la chance de revenir en 2015. Une expérience incroyable. Je me souviens du soleil qui se couchait, il faisait chaud. Tous ces gens présents pour mon concert m'avaient fait un bien fou. J'ai vraiment hâte d'y mettre à nouveau les pieds.
Cette année, le Paléo met en évidence le Québec avec son Village du monde. C'est quoi le Québec de Cœur de pirate?
Musicalement, je dirais que comme en Suisse et un peu partout dans le monde, le hip-hop est très présent. On retrouvera d'ailleurs au Paléo Loud ou encore Koriass qui sont incontournables chez nous.
Qu'avez-vous prévu sur scène à Paléo?
Ce sera différent de ce que je présente dans des salles. Je pense qu'il faut que ça envoie, ce sera plus «Up tempo» avec des chansons que les gens connaissent.
Citez-nous un artiste québécois de référence.
Pierre Lapointe! C'est mon héros. Si Pierre Lapointe n'existait pas, je n'existerais pas non plus. Je le recommande si vous ne le connaissez pas.
La musique est-elle la meilleure carte de visite du Québec?
On est connu pour d'autres trucs, mais c'est une très belle carte. il y a beaucoup de choses qui se passent au Québec, particulièrement en été. Si les gens viennent voyager dans les environs, ils pourront se faire plaisir avec de très bons festivals. En plus, il y aura moins d'étudiants dans la ville. (Rires.)
Quand se refermeront les portes du Village du Monde, qu'aimeriez-vous que les festivaliers retiennent du Québec?
Qu'on est sympa et qu'on a beaucoup de choses à offrir.