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NovartisDaniel Vasella renonce à son pactole, mais sous conditions

Daniel Vasella dit «avoir compris». En réalité, il a négocié jusqu'au bout l'abandon de ses 72 millions d'indemnités et n'a cédé qu'après avoir obtenu l'abrogation de l'accord de non-concurrence convenu avec Novartis.

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«Vasella fait preuve d'une certaine grandeur d'esprit, en admettant une erreur et en la corrigeant. Dommage qu'il ait fallu une immense polémique pour en arriver là».

«Vasella fait preuve d'une certaine grandeur d'esprit, en admettant une erreur et en la corrigeant. Dommage qu'il ait fallu une immense polémique pour en arriver là».

Keystone
«Je suis soulagée que la pression de l'opinion publique ait mis fin à cette outrageuse tentative d'enrichissement. Nous payons tous, avec le prix des médicaments, les salaires abusifs de Vasella et consort. La discussion ne s'arrête par là: il faut l'initiative «1:12 - pour des salaires équitables» pour éviter que les salaires des managers des entreprises pharmaceutiques et d'autres branches n'atteignent des niveaux incommensurables. Et il faut un salaire minimal pour permettre aux plus mal payés de vivre de leur revenu».

«Je suis soulagée que la pression de l'opinion publique ait mis fin à cette outrageuse tentative d'enrichissement. Nous payons tous, avec le prix des médicaments, les salaires abusifs de Vasella et consort. La discussion ne s'arrête par là: il faut l'initiative «1:12 - pour des salaires équitables» pour éviter que les salaires des managers des entreprises pharmaceutiques et d'autres branches n'atteignent des niveaux incommensurables. Et il faut un salaire minimal pour permettre aux plus mal payés de vivre de leur revenu».

Keystone
«Cette prise de conscience tardive montre que sa sensibilité à l'opinion publique n'a pas complètement disparu. Il n'en demeure pas moins que le conseil d'administration d'une société cotée en bourse a accordé une telle indemnité sans s'en référer aux propriétaires. Le contre-projet à l'initiative Minder offre ici une solution efficace et rapidement applicable».

«Cette prise de conscience tardive montre que sa sensibilité à l'opinion publique n'a pas complètement disparu. Il n'en demeure pas moins que le conseil d'administration d'une société cotée en bourse a accordé une telle indemnité sans s'en référer aux propriétaires. Le contre-projet à l'initiative Minder offre ici une solution efficace et rapidement applicable».

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A en croire le communiqué officiel, Daniel Vasella a renoncé mardi de lui-même aux 72 millions de francs que devait lui verser Novartis dans les cinq premières années de sa retraite. A elles seules, la pression de l'opinion publique et la crainte des actionnaires l'auraient, somme toute, ramené à la raison.

«J'ai compris que nombreux sont ceux, en Suisse, qui jugent ce montant exagéré en dépit du fait que j'avais annoncé mon intention de le verser à des œuvres caritatives», écrit le président sortant de Novartis dans le communiqué. En réalité, il aura fallu aussi que les autres administrateurs de Novartis, également soucieux de leur image, entrent en action, relève le Tages-Anzeiger dans son édition de mercredi.

Pas d'argent, pas d'accord

Avant que Daniel Vasella ne cède, plusieurs conférences téléphoniques et une difficile négociation auront été nécessaires, ajoute le journal zurichois. Daniel Vasella n'a pas abandonné sans condition: Novartis a dû accepter en échange d'abroger l'accord de non-concurrence aux termes duquel Daniel Vasella devait renoncer pour cinq ans à travailler pour les concurrents ou à leur vendre tout ou partie des 3 millions d'actions Novartis en sa possession, d'une valeur totale voisine de 200 millions de francs.

Les observateurs jugent faible cependant le risque de voir Novartis subir tantôt un préjudice concurrentiel du fait de Daniel Vasella. Ulrich Lehner, vice-président et bientôt président ad intérim du conseil d'administration du groupe bâlois dit «croire encore» en la validité de l'interdiction de concurrence. Cela même si, selon l'article 340 du Code suisse des obligations, la «prohibition de faire concurrence» doit faire l'objet d'un accord écrit.

Dernier rempart, le futur statut de «président d'honneur» du conseil d'administration de Novartis devrait également inciter Daniel Vasella à ne pas accepter de mandat auprès d'un groupe pharmaceutique concurrent. Les responsables de Novartis ont en tout cas confirmé, hier, leur intention de confier cette fonction honorifique au Fribourgeois.

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