Le Val Müstair a vu grandir Dario Cologna, fondeur de pointe élu Suisse de l'année 2012. Et si le champion avait puisé dans les entrailles de cette vallée sa force physique, sa froideur mentale, sa volonté farouche?

«On entend des théories pour dire que certains territoires sont censés donner certaines forces à leurs habitants, ronchonne Remo Cologna, le père. Mais je ne suis pas tant convaincu, je crois que c'est un cliché. Il y a chez Dario, vis-à-vis de l'effort, une part d'idéalisme.»

Remo Cologna en est convaincu: «Enfant déjà, quand il perdait à quelque chose, il s'énervait, c'était dans son caractère. Il détestait la défaite.»

Le jeune Dario avait aussi une grande confiance en lui. «A l'école, Il savait qu'il était bon, rapporte Giancarlo Conrad, son premier instituteur. Il me lançait un regard pour s'assurer que le maître savait qu'il était le meilleur et c'était ok comme ça. Il possédait déjà cette force mentale.»

Avant d'ajouter, admiratif: «Des sportifs ont du succès mais agissent moins bien dans d'autres domaines, comme les femmes ou la boisson. Lui est un bon exemple à tout niveau.»

Tout le Val Müstair vit pour son champion, et profite allégrement de son fabuleux destin. Val Müstair, nom féminin en romanche, langue maternelle de 78% des quelque 1500 habitants.

Six villages réunis en une commune en 2009. Directrice de l'Office du tourisme, Annelise Albertin témoigne: «J'ai ouvert le bureau toute seule, ici, il y a quinze ans. Aujourd'hui, nous sommes sept employés. C'est la vérité: l'histoire des Cologna a changé celle de la vallée.»

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