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ArtsDe belles japonaises exposées dans un musée zurichois

Le «bijinga», genre signifiant «images de belles femmes» est à l'honneur au Musée Rietberg. «La beauté de l'instant - Les femmes dans l'estampe japonaise» y est à voir jusqu'au 14 octobre.

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«Fleurs agitées par le vent», Utagawa Toyokuni I (1795–1825).

«Fleurs agitées par le vent», Utagawa Toyokuni I (1795–1825).

Honolulu Museum of Art
«Le point de vue moralisant des parents»,Kitagawa Utamaro (ca. 1802).

«Le point de vue moralisant des parents»,Kitagawa Utamaro (ca. 1802).

Honolulu Museum of Art
«Atmosphère matinale dans une maison de plaisirs au bord du fleuve», Kitagawa Utamaro (1801).

«Atmosphère matinale dans une maison de plaisirs au bord du fleuve», Kitagawa Utamaro (1801).

Honolulu Museum of Art

Un homme, escorté par un groupe de courtisanes, se retourne au passage d'une femme. Ils se lancent un regard intense qui suscite surprise, curiosité et peut-être jalousie parmi les accompagnatrices. Les estampes japonaises, comme celle-ci datant de 1784, présentent une narration d'une extrême finesse.

Œuvres rares Le Musée Rietberg en montre une centaine dans sa nouvelle exposition. Certaines sont très rares, comme les deux portraits auxquels le mica profère un scintillement nacré hautement difficile à conserver. Oeuvres rares, il n'existe de nos jours que très peu d'estampes micacées encore en bon état.

Dans un premier temps, le Honolulu Museum of Art, qui a prêté les œuvres exposées à Zurich, n'a d'ailleurs pas voulu soumettre les deux images fragiles au long voyage, raconte un guide du musée à l'enthousiasme contagieux.

Plaisir coquin et publicité

Les estampes représentaient un plaisir pour les yeux des gens du 18e et 19e siècles. Mais elles servaient également de publicité. Ainsi, le nom des courtisanes et l'adresse des maisons closes où elles travaillaient ornaient parfois les images.

Les oeuvres sont présentées dans de petites pièces rappelant les maisons traditionnelles japonaises. La centaine d'estampes est entourée d'une cinquantaine de photographies des 19e et 20e siècles. Ces images mettent elles aussi en scène des femmes, dans un style calqué sur celui des gravures.

Deux installations vidéo de Tabaimo, l'artiste japonaise qui a représenté son pays à la dernière Biennale d'art de Venise, font le lien avec le 21e siècle. Le public pourra aussi s'initier à l'art de l'origami et du tsutsumikata. Un coin de l'exposition est en effet réservé à l'apprentissage du pliage et de l'emballage.

(ats)

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