Nouvelle-Zélande: Début des débats sur l'extradition de Dotcom

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Nouvelle-ZélandeDébut des débats sur l'extradition de Dotcom

Le fondateur de la plateforme de téléchargement Megaupload.com passe devant les juges, qui doivent décider s'ils l'envoient ou non aux Etats-Unis.

Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, était lundi au tribunal. La procédure doit durer plusieurs semaines.

Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, était lundi au tribunal. La procédure doit durer plusieurs semaines.

AP

Kim Dotcom a comparu lundi en Nouvelle-Zélande pour répondre d'une demande d'extradition des Etats-Unis. Washington l'accuse d'avoir illégalement empoché des dizaines de millions de dollars grâce au piratage, via le site qu'il a fondé: Megaupload.com.

Lunettes noires, casquette noire et vêtements noirs, l'extravagant homme d'affaires allemand est entré accompagné de deux avocats dans la salle d'audience d'Auckland, où l'affaire devrait être examinée pendant trois semaines.

«L'emprise américaine sur internet»

Près de quatre ans après les débuts de cette saga judiciaire - et un spectaculaire raid de la police néo-zélandaise sur son palace - Kim Dotcom en a appelé à tous les internautes. «Cette affaire ne concerne pas que moi», a-t-il tweeté avant l'audience. «Elle pose la question de l'étendue de l'emprise sur internet que nous sommes prêts à abandonner aux entreprises et au gouvernement américains.»

Le département américain de la Justice et le FBI accusent cet Allemand de 41 ans - de son vrai nom Kim Schmitz - d'être l'architecte d'un pillage en ligne à grande échelle grâce à Megaupload. Cette emblématique plateforme de téléchargement direct a été fermée par la justice américaine en 2011.

Outre Kim Dotcom, trois anciens de Megaupload - Finn Batato, Mathias Ortmann et Bram van der Kolk - sont accusés d'avoir retiré quelque 175 millions de dollars (172 millions de francs) de profit et entraîné plus d'un demi-milliard de dollars (492,5 millions de francs) de pertes pour les ayants-droit des oeuvres musicales, films et autres produits piratés.

Pour la défense, il n'y a rien de pénal

Recherché pour fraude, racket ou encore blanchiment, Kim Dotcom se défend de toute infraction, en se présentant comme un entrepreneur du net. Il encourt 20 ans de prison en cas d'extradition et de condamnation aux Etats-unis. Les avocats de Dotcom tenteront de convaincre le tribunal de l'énormité des chefs d'inculpation.

A les en croire, même si Dotcom reconnaissait une infraction à la législation sur les droits d'auteur - ce qui n'est pas le cas -, l'affaire relèverait de la justice civile et ne pourrait donner lieu à une extradition. Et si le tribunal validait des poursuites au pénal contre leur client, font-ils valoir, tous les internautes pourraient dès lors craindre le glaive de la justice américaine.

Du côté des internautes ou des milliardaires?

«Les juges de cette affaire peuvent devenir les champions de milliards d'internautes, ou ceux d'une poignée de milliardaires américains», a-t-il également tweeté.

Des questions de procédure devraient dominer les premiers débats. Dotcom, qui a récemment remplacé son équipe d'avocats, devait demander un report des débats pour leur donner plus de temps pour préparer sa défense. Si cette demande de report n'est pas acceptée, l'audience reprendra jeudi.

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