Hong Kong: Un militant reconnu coupable d’outrage au drapeau chinois

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Hong KongUn militant reconnu coupable d’outrage au drapeau chinois

Tony Chung, 19 ans, a comparu vendredi devant un tribunal hongkongais pour avoir jeté à terre un drapeau chinois lors d’un rassemblement illégal en mai 2019.

Tony Chung est la première personne à être poursuivie en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale visant à réprimer le mouvement de contestation qui a secoué la ville en 2019.

Tony Chung est la première personne à être poursuivie en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale visant à réprimer le mouvement de contestation qui a secoué la ville en 2019.

KEYSTONE

Un jeune militant hongkongais a été reconnu coupable vendredi d’outrage au drapeau chinois et de rassemblement illégal.

Les autorités pro-Pékin du territoire semi-autonome multiplient depuis quelques mois les poursuites contre les dissidents et les détracteurs de Pékin dans l’ex-colonie britannique. La semaine dernière, trois célèbres militants pro-démocratie Joshua Wong, Agnes Chow et Ivan Lam ont été condamnés à de la prison ferme.

Tony Chung, 19 ans, dirigeait un groupe désormais dissous qui réclamait l’indépendance de Hong Kong. Il a été reconnu coupable d’avoir jeté par terre un drapeau chinois lors d’affrontements devant le Parlement local (Legco) en mai 2019.

«Il était hors de question que les agissements de l’accusé profanent ouvertement le drapeau national. Il est revenu et a sauté pour lancer le drapeau, ce qui a permis à plus de personnes de voir ce qu’il a fait», a estimé la magistrate Peony Wong.

Interpellé fin octobre

Tony Chung avait été interpellé fin octobre par des policiers en civil à quelques mètres du consulat américain, il est depuis en détention provisoire. Selon un groupe se faisant appeler «Friends of Hong Kong», le jeune militant aurait été arrêté par la police ce jour-là car il souhaitait demander l’asile au consulat américain de Hong Kong.

Vendredi, il n’a pas plaidé coupable d’outrage au drapeau et de rassemblement illégal, des faits respectivement passibles de trois à cinq de détention. Sa condamnation sera prononcée le 29 décembre. «Les Hongkongais tiennent bon», a lancé Tony Chung à ses partisans devant le tribunal.

Loi sur la sécurité nationale

Le jeune militant est également la première personne à être poursuivie en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale imposée en juin par Pékin à Hong Kong pour réprimer le mouvement de contestation qui a secoué la ville en 2019.

Il est ainsi accusé de sécession, ce qui pourrait lui valoir une peine d’emprisonnement à perpétuité, de blanchiment d’argent et de conspiration en vue de publier des contenus séditieux.

Après cette inculpation, l’ancien dirigeant du groupe «Student Localism» doit être placé en détention en attendant son procès pour avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale.

Outrage au drapeau

Les faits d’outrage au drapeau s’étaient déroulés en mai 2019 devant le parlement hongkongais lors d’affrontements entre militants pro et anti-Pékin alors que des députés pro-démocratie essayaient d’empêcher l’adoption d’un projet de loi controversé sur les extraditions, depuis abandonné.

Sur une vidéo projetée lors de son procès, Tony Chung tient un drapeau chinois qu’il a dérobé à un militant pro-Pékin avant de le jeter par-dessus son épaule. Le parquet l’a accusé d’outrage délibéré, ce que Tony Chung a rejeté, affirmant qu’il n’avait pas conscience qu’il s’agissait d’un drapeau chinois.

La magistrate, Peony Wong, a dit ne pas être d’accord avec le fait qu’il ne savait pas que le tissu rouge était le drapeau chinois, estimant qu’on le voyait clairement agité par le camp pro-Pékin lors des affrontements. La prochaine comparution de Tony Chung pour avoir violé la loi sur la sécurité nationale doit avoir lieu le 7 janvier.

Jimmy Lai inculpé pour «collusion avec des puissances étrangères»

Le magnat hongkongais et figure du combat pro-démocratie Jimmy Lai a été inculpé vendredi en vertu de la loi sur la sécurité nationale pour «collusion avec des puissances étrangères» alors que se multiplient les poursuites contre les dissidents dans l’ex-colonie britannique.

«À l’issue d’une enquête approfondie menée par les services de police responsables de la sécurité nationale, un homme de 73 ans est inculpé pour "collusion avec un pays étranger ou avec des forces extérieures afin de compromettre la sécurité nationale"», a déclaré la police dans un communiqué.

Jimmy Lai, 73 ans, est à ce jour la personnalité hongkongaise la plus connue à être accusée d’avoir enfreint la drastique loi sur la sécurité nationale imposée fin juin par Pékin afin de mettre fin aux manifestations pro-démocratie monstres qui ont secoué le territoire semi-autonome l’an passé. Les infractions liées à cette législation draconienne sont passibles de l’emprisonnement à perpétuité.

Jimmy Lai, le patron du tabloïd Apple Daily, connu pour son engagement dans le camp pro-démocratie et ses critiques acerbes de l’exécutif hongkongais, aligné sur Pékin, doit comparaître samedi devant un tribunal pour avoir enfreint cette loi, selon la police.

(AFP/NXP)

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