Coupe Davis: Défaite suisse logique, mais pleine de regrets

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Coupe DavisDéfaite suisse logique, mais pleine de regrets

L'équipe de Suisse n'a pas pu déjouer les pronostics à Birmingham au 1er tour de la Coupe Davis.

Battue dès le double par une équipe des Etats-Unis dont les quatre joueurs font partie du top 35, la formation du capitaine Severin Lüthi devra lutter pour son maintien dans le groupe mondial pour la troisième fois consécutive.

Le refrain est désormais connu: à l'exception notable de 2014, année du sacre de Lille, la Suisse a dû en passer à chaque fois par la case barrage depuis la prise de pouvoir du Bernois en 2005. A neuf reprises c'était pour conserver sa place parmi les seize meilleures nations de la planète tennis (2005-2007, 2009, 2010, 2012, 2013, 2015 et 2016), et deux fois c'était pour la retrouver une année après une relégation (2008 et 2011).

La même question

Comme chaque année, la même question se pose: Roger Federer et Stan Wawrinka joueront-ils les sauveurs de la nation du 15 au 17 septembre, dans la foulée d'un US Open où le Vaudois aura un titre à défendre? Les champions olympiques 2008 de double avaient tous deux fait l'impasse sur le barrage 2016 en Ouzbékistan, et n'ont d'ailleurs plus joué en Coupe Davis depuis le barrage remporté 4-1 face aux Pays-Bas à Palexpo en 2015.

S'ils décident de renouer avec cette compétition cette année, ce sera probablement avec une idée derrière la tête: 2018 pourrait constituer leur dernière opportunité de conquérir un deuxième Saladier d'Argent. Reste à savoir si Roger Federer et Stan Wawrinka ont encore envie de faire les sacrifices nécessaires pour briller dans une épreuve dont le format est de plus en plus contesté...

Des regrets tout de même

Sans ses deux fers de lance, l'équipe de Suisse n'avait pas les moyens de battre les Etats-Unis sur le court en dur de la Legacy Arena de Birmingham. «Je suis déçu car je déteste perdre, même quand je joue aux cartes. Mais mes joueurs ont tout donné. Je suis satisfait de leur performance», a d'ailleurs lâché Severin Lüthi samedi. «On a pu voir pourquoi les joueurs américains sont si bien classés, surtout en fin de match», a-t-il poursuivi.

Le coach de Roger Federer n'en voulait pas à Henri Laaksonen et à Adrien Bossel, qui se sont inclinés 7-6 (7/3) 6-3 7-6 (7/5) face à la paire Steve Johnson/Jack Sock. Mais il y avait mieux à faire pour le Schaffhousois et le gaucher fribourgeois, qui n'aurait vraisemblablement pas été titularisé si Marco Chiudinelli avait été à 100% sur le plan physique.

Le duo helvétique a en effet bénéficié de trois balles de set dans la troisième manche à 5-3, sur son service qui plus est. Mais les deux compères ont singulièrement manqué de tranchant, notamment à la volée, alors que les occasions de conclure «facilement» le point au filet furent nombreuses. Notamment dans le tie-break du troisième set.

Laaksonen: si proche, si loin

En panne de confiance, touché au genou gauche dans le troisième set, Marco Chiudinelli (35 ans) n'avait pas pu faire grand-chose face au 20e joueur mondial Jack Sock dans le match d'ouverture de ce week-end (6-4 6-3 6-1). Même si le no 1 américain, nerveux en début de partie, n'en menait pas large à 4-4 0/30 sur son service dans le set initial.

Henri Laaksonen avait en revanche déjà de quoi s'en vouloir vendredi soir, lui qui a ravi un set au no 23 mondial John Isner (4-6 6-2 6-2 7-6) dans le deuxième simple. Il peut regretter les trois balles de break manquées dans le deuxième jeu du troisième set. Et il s'est retrouvé à deux points du gain de la quatrième manche à 6-5 à la relance... «J'aurais beaucoup aimé assister à un cinquième set», a d'ailleurs glissé un Severin Lüthi frustré.

Souvent brillant en Coupe Davis depuis qu'il a été écarté de l'équipe en 2013 à Neuchâtel, Henri Laaksonen (24 ans) a une nouvelle fois pu mesurer tout le chemin qui le sépare de l'élite. Le Schaffhousois manque de puissance, notamment au service, ce qui le prive de points «gratuits» indispensables lorsqu'il s'agit d'évoluer au plus haut niveau.

Un plus haut niveau que Henri Laaksonen ne parvient toujours pas à côtoyer régulièrement si l'on excepte ses apparitions en Coupe Davis. «A lui et aux autres joueurs de témoigner durant toute l'année du même enthousiasme et du même engagement que durant cette semaine passée à Birmingham», a conclu Severin Lüthi.

(si)

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