CoronavirusDemandes de chômage partiel déposées en Suisse
Le tourisme suisse est touché de plein fouet par le coronavirus. Treize demandes de chômage partiel ont été déposées. La demande a été la plus marquée à Lucerne. En Suisse romande, les demandes s'inscrivent en Valais et dans le Jura.

Face à la menace croissante sur l'économie suisse, Guy Parmelin va réunir un sommet de crise consacré au coronavirus.
Le coronavirus a eu jusqu'à présent peu d'impact sur la situation de l'emploi en Suisse. Seul un petit nombre de demandes de chômage partiel ont été déposées dans les cantons, révèle lundi une enquête de l'agence de presse Keystone-ATS.
Avec treize dossiers déposés, Lucerne est le canton à avoir reçu le plus de demandes de chômage partiel. La plupart des entreprises requérantes sont actives dans le domaine du tourisme, ont indiqué les autorités lucernoises. Du côté romand, onze firmes ont entrepris de telles démarches dans le canton de Vaud, huit en Valais et trois dans le Jura.
Les premières demandes ont été déposées à la fin de la semaine dernière, a déclaré le Service valaisan de l'industrie, du commerce et du travail. Dans le Jura, des problèmes d'approvisionnement ont notamment été évoqués par le Service de l'économie et de l'emploi.
A Genève, des entreprises se renseignent pour voir si elles peuvent recourir au chômage partiel, a écrit le Département genevois de l'économie. Le canton veut réclamer au Secrétariat d'Etat de l'économie (SECO) un assouplissement des règles en la matière. La mise en place d'une ligne téléphonique d'urgence pour les entreprises est en discussion.
Problèmes d'approvisionnement
Tout comme Lucerne, la région touristique de l'Oberland bernois ressent également les effets de la propagation de la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19), en raison notamment de l'absence de groupes de voyageurs chinois. Quatre entreprises de la région, les seules dans le canton de Berne, ont fait une demande de chômage partiel, a déclaré le Département bernois de l'économie.
Cinq requêtes ont également été déposées dans le canton de Zurich, quatre en Argovie, deux à Bâle-Ville et à St-Gall notamment. «Malgré le coronavirus, les demandes se situent dans la fourchette habituelle», a relevé le Département zurichois de l'économie et du travail. Mais ce nombre pourrait rapidement augmenter, de nombreuses entreprises se renseignant sur les critères d'un chômage partiel lié au coronavirus.
Outre du secteur touristique, la majorité des demandes proviennent de l'industrie manufacturière orientée vers l'exportation. Les sociétés actives dans le secteur évoquent des chaînes d'approvisionnement internationales partiellement défaillantes avec la Chine, la Corée du Sud et l'Italie, trois pays fortement touchés par le Covid-19, ont souligné les autorités de plusieurs cantons.
Face à la menace croissante sur l'économie suisse, le ministre de l'économie Guy Parmelin va réunir en deuxième partie de semaine un sommet de crise consacré au coronavirus. Les associations patronales, dont Economiesuisse, les syndicats ainsi que d'autres organisations, comme GastroSuisse, sont invités à participer à la réunion, a indiqué le Département fédéral de l'économie (DFE).
Avant même la réunion, Unia a appelé lundi dans un communiqué le Conseil fédéral à «assumer sa responsabilité économique» face à la menace du coronavirus. «Les employés ne doivent pas porter les conséquences de l'épidémie», a martelé le syndicat. Il demande des mesures urgentes pour les salariés.
Le chômage partiel «a fait ses preuves lors de la dernière crise financière», rappelle Unia, qui prône de l'accorder de manière «non bureaucratique» aux branches concernées ainsi qu'aux petites entreprises. Le syndicat exige également le versement complet du salaire dès le premier jour.