Tennis: «Depuis le canapé, ça a l'air facile»

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Tennis«Depuis le canapé, ça a l'air facile»

Quart de finalistes sans perdre un jeu de service (Federer) ou le moindre set (Wawrinka), les deux Suisses semblent avoir énormément de marge. Une impression qu'ils réfutent avec force.

Mathieu Aeschmann
Wimbledon
par
Mathieu Aeschmann
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Roger Federer n'a fait qu'une bouchée hier de Bautista-Agut. «Je trouve que l'on oublie trop facilement à quel point c'est difficile de passer des tours en Grand Chelem», fait remarquer le Bâlois.

Roger Federer n'a fait qu'une bouchée hier de Bautista-Agut. «Je trouve que l'on oublie trop facilement à quel point c'est difficile de passer des tours en Grand Chelem», fait remarquer le Bâlois.

Reuters

Que ceux qui ont eu peur, lundi, pour Stan Wawrinka et Roger Federer lèvent la main? Le constat est glaçant comme une classe silencieuse, les deux Suisses ont écarté hier le 14e (Goffin) et le 22e mondial (Bautista-Agut) sans que l'ombre d'une inquiétude ne plane sur leur destin londonien. Alors certes, le Vaudois a dû jouer deux tie-breaks et même sauvé une balle de deuxième manche. Mais malgré cette proximité comptable, l'impression visuelle n'a jamais donné des sueurs froides.

Faut-il en conclure que nos deux cadors sont trop forts pour craindre quelque chose avant les quarts (les demies?) d'un Grand Chelem? Ou est-ce l'œil du spectateur suisse – repu de victoires – qui ne sait plus reconnaître un danger, fut-il minime? «Je crois en effet que vous vous habituez un peu trop au succès; et peut-être que nous aussi, répondait lundi soir Roger Federer. Il faut bien se rendre compte que les marges sont infimes à ce niveau. Regardez le break que Stan concède au deuxième set, avec cette balle de Goffin qui touche le filet et revient en jeu. Je trouve que l'on oublie trop facilement à quel point c'est difficile de passer des tours en Grand Chelem.»

Et le no 2 mondial de prendre un exemple pour détailler son propos. «Pour bien comprendre, il faut suivre des matches entiers au bord du court. Si tu prends par exemple un premier tour à Cincinnati. Peut-être que je gagne 6:4, 6:3 en sauvant des balles de break dans chaque set. Et bien depuis le canapé, tu vois le score et tu te dis que c'était facile. Stan et moi, on sait très bien que ça se joue à peu de chose. Et on fait l'effort de se persuader que tout peut toujours arriver.»

Juste après sa victoire contre David Goffin, le Vaudois ne disait pas autre chose. «Moi, je me sens toujours en danger. Ici en plus, tout va très vite. Regarde le troisième set, on est à 5-4 sans qu'il se soit passé grand-chose et deux bons coups plus tard, le match est fini.» En effet. Mais à ce petit jeu des détails qui font basculer un set, la pièce tombe pour l'instant toujours du côté des Suisses. Tout sauf un hasard.

«C'est évident qu'avec la confiance, je gère un peu mieux ces moments chauds. Je suis plus tranquille avec le déroulement de la partie en général. Mais au fond, c'est parce que j'essaie toujours d'être dur avec moi-même. Je me bats pour faire les bonnes choses au bon moment. Aujourd'hui (lundi) par exemple, je me sentais lourd, un peu hésitant. Par contre, j'ai su rester très positif. Je suis très content de mon match sur le plan mental.»

Mercredi, Roger Federer et Stan Wawrinka joueront une variation inconnue de la finale de Coupe Davis – contre Simon et Gasquet – sur la route des demi-finales. Et pour ne rien avoir à craindre, comme d'habitude, ils se méfieront de tout.

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