UtileDes bons-cadeaux pour castrer des chats
Pour lutter contre la surpopulation féline, une association offre 88 interventions vétérinaires gratuites à des agriculteurs fribourgeois.
- par
- Pascale Bieri

Cadeau original pour la Journée mondiale du chat: Quatre Pattes, une association de défense des animaux, a décidé d'offrir 88 bons (un chiffre clin d'œil à la date du 08.08 d'hier) pour castrer des félins qui vivent dans des fermes du canton de Fribourg. Chaque exploitant agricole pourra en recevoir jusqu'à dix.
«Nous souhaitons ainsi sensibiliser les agriculteurs aux bienfaits de la castration. Nous avons choisi de mettre cette action en place à Fribourg, parce que nous avons reçu, en provenance de ce canton, des demandes d'assistance régulières pour la castration des chats de ferme et des chats errants au cours des dernières années», explique Lucia Oeschger, responsable de la campagne.
«Les mentalités évoluent»
Autant dire que Quatre Pattes s'attend à ce que ses bons-cadeaux s'arrachent. Tout comme l'année dernière, lors d'une action similaire menée dans le canton de Lucerne. «Les mentalités évoluent», se réjouit Helen Sandmeier, responsable de la communication pour la Protection suisse des animaux (PSA): «Les paysans qui autrefois ne voyaient pas l'intérêt se stériliser les chats sur leur exploitation collaborent de mieux en mieux, car ils ont pris conscience que c'était bénéfique tant pour eux que pour les animaux. Y compris, lorsqu'ils doivent participer, voire assurer les frais d'opération, comme on leur demande lorsqu'ils en ont les moyens et que les félins leur appartiennent.»
Risques de contamination
Ce qui n'est pas toujours le cas. En Suisse, on estime en effet qu'il y a entre 100 000 et 300 000 chats sans domicile fixe. et sans propriétaire. Tant en milieu rural qu'en ville. Et, malgré les campagnes de stérilisation, ce nombre ne diminue pas. «Nous parvenons juste à stabiliser la situation, poursuit Helen Sandmeier. Si on ne faisait rien, ça exploserait avec notamment des risques de contamination aux différentes maladies.»
Concrètement, les chats errants repérés sont capturés par des pièges, castrés ou stérilisés en fonction du sexe, vaccinés et identifiés par une puce électronique. Ceux qui sont sociables sont proposés à l'adoption, les autres relâchés sur place. «Nous sommes régulièrement informés par des particuliers ou des communes, lorsqu'il y a des groupes de chats harets.» Chaque année, la PSA finance ainsi environ 11 000 opérations pour un montant de 250 000 à 300 000 francs.
Mais pourquoi avec tout ça, les félins de rues sont-ils toujours aussi nombreux. «Il y en a sans arrêt de nouveaux qui apparaissent, soit parce qu'ils ont été abandonnés, soit parce qu'ils se sont échappés», explique Valérie Derivaz, responsable de SOS-Chats à Genève qui ne pratique pas loin de 200 stérilisations annuelles. «Rien que dans le quartier de la Servette, il y a entre 10 et 15 colonies. Par ailleurs, de nombreuses personnes nourrissent les chats, ce qui part d'une bonne intention, mais qui rend plus compliqué le piégeage, car les chats qui trouvent à manger ailleurs ne rentrent pas dans nos cages. Il y en a donc régulièrement qui échappent à la stérilisation et qui se reproduisent.»