Innovation: Des coffres de toit pour transporter les patients Covid-19

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InnovationDes coffres de toit pour transporter les patients Covid-19

Un serial entrepreneur franco-suisse a imaginé ce sas pour confiner les malades et éviter la contamination lors de transferts inter-hospitaliers.

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Baptisé Mobicapsule, le prototype de ce nouveau module de transport pour les patients: un coffre de toit pour voiture accessoirisé.

Baptisé Mobicapsule, le prototype de ce nouveau module de transport pour les patients: un coffre de toit pour voiture accessoirisé.

Mobicapsule
A l'intérieur du sas, un matelas pour assurer le confort du malade. Les gants intégrés permettent d'intervenir à tout moment. Des ouvertures ont été découpées pour faire sortir tout ce qui se branche sur le matériel médical.

A l'intérieur du sas, un matelas pour assurer le confort du malade. Les gants intégrés permettent d'intervenir à tout moment. Des ouvertures ont été découpées pour faire sortir tout ce qui se branche sur le matériel médical.

Mobicapsule
La dream team avec, de g. à dr.: Christophe Perollaz, directeur des ambulances éponymes, le Dr Frédéric Champly (Sallanches/F), Philippe Bendel, chef du département mécanique à Somfy (Cluses/F) et Steve Raffner, consultant en innovation dans le Grand Genève et initiateur du projet.

La dream team avec, de g. à dr.: Christophe Perollaz, directeur des ambulances éponymes, le Dr Frédéric Champly (Sallanches/F), Philippe Bendel, chef du département mécanique à Somfy (Cluses/F) et Steve Raffner, consultant en innovation dans le Grand Genève et initiateur du projet.

Mobicapsule

Agent d'innovation basé dans le Grand Genève, Steve Raffner, 50 ans, a soumis son idée à un ami, le Dr Frédéric Champly qui lui exposait la problématique hospitalière. Le consultant travaillait déjà avec ce médecin urgentiste de l'Hôpital de Sallanches (Haute-Savoie) sur la conception et la réalisation de visières de protection pour le personnel soignant. Et c'est tout naturellement, au cours de ces mêmes discussions, qu'un projet de confinement des patients atteints du coronavirus se fait jour afin précisément de contenir la propagation du virus.

«Cette capsule est idéale»

Baptisé Mobicapsule, un premier prototype existe depuis peu, réalisé grâce à la générosité et à l'engagement d'un atelier mécanique et de fabricants de coffres de toit pour voiture. «J'ai tout de suite pensé au coffre de toit. C'est le bon format. Il est rigide, ultra résistant au chaud et au froid, léger. Et ses dimensions sont idéales pour les différents types de transport, ambulances, hélicoptères, etc, détaille Steve Raffner, Cette capsule permet à la fois d'isoler le patient dans des conditions optimales, d'éviter la contamination et d'assurer la protection des soignants et de toute autre intervenant.»

Customisé et accessoirisé

Pour transformer ce nouveau module de transport, il a fallu réfléchir à l'accès au malade une fois confiné, sédaté et intubé (ndlr. une seconde version est déjà à l'étude pour les personnes conscientes). «On a créé un hublot pour qu'on puisse voir le patient et sa sonde d'intubation. Il a également fallu fabriquer des orifices relativement hermétiques – la Mobicapsule est étanche à 90% – sur les côtés afin de pouvoir intervenir à tout moment. Et faire sortir tout ce qui se branche sur le matériel médical (respirateur, câbles pour moniteur multiparamétrique du patient, poches de perfusions, bouteille d'oxygène, etc)», précise l'initiateur du projet.

«Faire de la co-invention»

Si la Mobicapsule séduit et que la solidarité est bienveillante, la production demandera plus. Un plate-forme de financement participatif a certes été lancée dans le but de valider un version industrialisable et d'amorcer le début d'une première production. «Mais elle ne suffira pas, concède Steve Raffner, Nous avons besoin de partenaires, de mécènes, de spécialistes médicaux qui le testent, ici ou là, au CHUV, aux HUG. Nous pourrions faire du co-développement, de la co-invention, également avec l'armée, des corps d'aide en cas de catastrophe et une multitude d'autres entités. Il est vrai que nous en sommes au tout début. Et que notre sas de confinement est resté très confidentiel jusqu'ici. Nous y croyons et nous avons bon espoir.»

Evelyne Emeri

evelyne.emeri@lematin.ch

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