Publié

TurquieDes députés kurdes ont pu rencontrer Öcalan en prison

Deux députés kurdes de Turquie ont pu rencontrer jeudi dans sa prison le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan, Abdullah Öcalan.

Abdullah Öcalan en 1993

Abdullah Öcalan en 1993

AFP

La députée Ayla Akat Ata, du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, le principal parti kurde de Turquie), et le député kurde indépendant Ahmet Türk ont rencontré Öcalan sur son île-prison d'Imrali, dans le nord-ouest de la Turquie, où il purge une peine de prison à vie, selon NTV.

Le ministre de la Justice Sadullah Ergin a confirmé la visite des deux élus et appelé à éviter toute récupération politique de l'événement, a rapporté la chaîne HaberTürk.

«Toutes les méthodes seront utilisées pour résoudre la question (kurde). L'autorisation d'une entrevue avec Imrali a été donnée dans l'attente de bénéfices pour le processus. Si elle est exploitée, il n'y aura pas de suite», a déclaré Sadullah Ergin, cité par HaberTürk.

Les responsables du BDP n'étaient pas immédiatement disponibles pour commenter l'information.

Les deux députés devaient rendre compte de leur entretien auprès des dirigeants du BDP, avant une éventuelle déclaration aux médias dans les prochains jours, a précisé NTV.

La rencontre intervient alors que Yalçin Akdogan, le principal conseiller politique du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a confirmé lundi l'existence de discussions entre les services secrets et Öcalan sur un désarmement du PKK.

Désarmement du PKK

«Ce sont les services de renseignement qui sont en pourparlers avec lui (...) L'objectif est le désarmement du PKK. Tout dialogue en ce sens qui peut aboutir à un arrêt des violences est soutenu par le gouvernement», a déclaré Yalçin Akdogan.

Selon le quotidien Hürriyet, des responsables du MIT, l'Agence nationale du renseignement, se sont entretenus pendant quatre heures le 23 décembre avec Öcalan.

Le dirigeant kurde, capturé en 1999, a demandé à cette occasion d'avoir un contact direct avec son organisation, a indiqué le journal.

Les élus du BDP sont régulièrement accusés de connivence avec le PKK.

Le gouvernement a demandé à l'Assemblée nationale en novembre la levée de l'immunité parlementaire de dix députés kurdes, dont neuf appartiennent au BDP, accusés de soutenir le PKK après avoir donné devant les caméras l'accolade à des rebelles dans une zone de combats du Sud-Est anatolien.

Le conflit kurde en Turquie a fait, selon l'armée, plus de 45'000 morts. Les rebelles ont d'abord revendiqué l'indépendance du Sud-Est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes, avant d'évoluer vers une demande d'autonomie régionale.

Une précédente tentative de négociation avec le PKK en 2009 avait échoué.

(AFP)

Ton opinion