Vaud: Des employées de CMS lausannois sont à bout de souffle

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VaudDes employées de CMS lausannois sont à bout de souffle

Le quotidien «24 heures» révèle ce mardi les conditions de travail difficiles des auxiliaires de santé. Là où il devrait y avoir de l'humanité auprès des retraités l'on pense désormais en termes de rentabilité.

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Certaines collaboratrices de centres médico-sociaux (CMS) lausannois sont à bout, à force de travailler dans des conditions qui se dégradent.

Certaines collaboratrices de centres médico-sociaux (CMS) lausannois sont à bout, à force de travailler dans des conditions qui se dégradent.

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«Nos chefs sont en train de nous décourager complètement. Ils n'ont pas de respect, ni pour nous ni pour les clients.» Certaines collaboratrices de centres médico-sociaux (CMS) lausannois sont à bout, révèle le quotidien «24 heures» ce mardi.

Ces auxiliaires de santé travaillaient notamment au CMS d'Ouchy, avant d'être «fusionnées» l'an dernier avec celui du quartier Cour.

Horaires qui changent sans cesse, clients qui sont bousculés dans leurs habitudes, exigences de rentabilité: les collaboratrices dénoncent les conditions de travail qui se sont dégradées depuis ce regroupement physique et économique destiné à baisser les coûts.

Résultat des courses, les auxiliaires de santé, toujours plus sous pression dans un domaine où devrait primer l'humanité et l'écoute, doivent désormais répondre en grande partie à des critères de rentabilité. Et du coup sont soumises à des conditions difficiles, tant pour elles que pour les clients du CMS: «Je n'ai presque plus de clients réguliers, s'étonne une employée. Je n'ai plus non plus de tournée fixe. Elles changent tous les jours. C'est le yo-yo.»

«Depuis la fusion, on me met sans arrêt de nouvelles dames. Elles font très bien leur travail (...) mais il faut tout réexpliquer, dire où se trouvent les choses. Je me suis plainte à la direction et vous savez ce qu'on m'a répondu? 'Vous n'avez qu'à aller dans le privé si vous n'êtes pas contente'!», raconte à nos confrères une retraitée lausannoise.

«Les gens sont désabusés et c'est dommage», constate une aide-soignante qui observe désormais un manque de contact entre collaborateurs. «Tout le monde fait son travail dans son coin. On ne se parle plus. (...) Il n'y a plus qu'un colloque par mois pour s'exprimer alors que les échanges sont utiles pour poser des questions aux psychiatres, aux infirmières, partager sur des situations difficiles…»

Du côté de la direction de la Fondation Soins Lausanne qui chapeaute les CMS de la ville, on a un autre point de vue: «Aujourd'hui, les CMS s'adaptent aux souhaits des clients, explique le directeur Serge Marmy. Nous ne pouvons plus être aussi souples qu'avant, faute de ressources financières et humaines. La priorité est de fournir les prestations.»

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