Royaume-UniDes experts étrangers exclus d'un projet sur le Brexit
Le gouvernement a décidé de se passer des conseils d'universitaires non britanniques.

La London School of Economics a réagi à l'annonce du ministère britannique des Affaires étrangères.
Le gouvernement britannique a demandé d'exclure des professeurs étrangers d'un projet sur le Brexit qu'il avait confié à la London School of Economics (LSE), a déclaré vendredi un porte-parole de l'université londonienne.
Des enseignants-chercheurs de la LSE conseillent le ministère britannique des Affaires étrangères sur les scénarios de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, décidée lors du référendum du 23 juin. Mais le ministère des Affaires étrangères a indiqué à la prestigieuse université londonienne qu'elle ne souhaitait plus collaborer avec des professeurs étrangers.
«Certains de nos experts, qui contribuaient au projet, ne seront plus autorisés à le faire car ils ne possèdent pas la nationalité britannique», a déclaré un porte-parole de la LSE.
Réactions
Sara Hagemann, assistante professeure danoise de l'université londonienne, s'était émue jeudi sur Twitter de l'annonce faite à la LSE: «Auparavant, le gouvernement britannique cherchait à travailler et à être conseillé par les meilleurs experts. Nous venons juste d'apprendre que, à défaut d'être Britanniques, moi et nombre d'autres collègues ne seront plus en mesure de le faire», a-t-elle déploré.
«Le FCO travaille régulièrement avec des établissements universitaires (...), et rien n'a changé depuis le référendum. Les personnes travaillant pour le FCO ont toujours dû obtenir une habilitation de sécurité, selon la nature et la durée de leur travail», a réagi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, assurant que la Grande-Bretagne continuerait de consulter les conseillers «les plus brillants, quelle que soit leur nationalité».
«Le gouvernement britannique fait régulièrement appel à des professeurs de renommée mondiale de la LSE pour être conseillé sur toute une série de questions. Nous estimons que nos enseignants, Britanniques et étrangers, possèdent une expertise extrêmement précieuse, et qui sera vitale en cette période d'incertitude sur l'avenir de la relation entre le Royaume-Uni, l'Europe et le reste du monde», a pour sa part réagi la LSE dans un communiqué, précisant que la décision du Foreign Office était motivée par des motifs de «sécurité».
Procédures
La Première ministre britannique Theresa May a indiqué dimanche qu'elle déclencherait l'article 50 du Traité européen de Lisbonne avant la fin mars 2017, ouvrant la voie à une sortie du Royaume-Uni de l'UE début 2019.
La chef du gouvernement s'est engagée à réduire l'immigration au Royaume-Uni, après une campagne du référendum marquée par un vif débat sur le sujet, et la ministre de l'Intérieur, Amber Rudd, a dévoilé cette semaine un plan pour encourager les entreprises à publier une liste de leurs employés non-britanniques et privilégier la main d'œuvre nationale.