Écologie: Des légumes bio sur les toits de Monaco

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ÉcologieDes légumes bio sur les toits de Monaco

Une Jurassienne part à la conquête des toits de la Principauté monégasque. Elle ambitionne d'y faire pousser des fruits et légumes bio pour une consommation locale.

Laura Juliano
par
Laura Juliano
Gilles Piot

C'est en observant une forêt de bâtiments aux toits plats, dans le quartier industriel de Fontvieille, à Monaco, que Jessica Sbaraglia a eu le déclic. «Moi qui peinais à cultiver des plantes sur mon petit balcon non ensoleillé, cet espace m'a paru être d'un potentiel énorme!» explique la jeune entrepreneuse, diplômée d'une Haute Ecole de commerce à Delémont (JU). Près de 4000 m2 de surface inexploitée, selon son estimation.

La Jurassienne de 28 ans a quitté sa terre natale en 2010 pour s'installer dans la Principauté monégasque et y monter son entreprise. D'ici à deux mois, «Terre de Monaco» devrait commencer à coiffer de potagers les toits, terrasses et balcons de la région. Sa mission: faire pousser des fruits et légumes bio destinés à une consommation locale. Une forme d'agriculture urbaine innovante et écologique qui s'adresse tant aux particuliers qu'aux restaurateurs et commerçants.

Le goût du vrai

«Cette aspiration vient de mon enfance, dans le Jura, confie Jessica Sbaraglia. Mes parents cultivaient 1000 m2 de terrain, ça m'a laissé un souvenir du goût du vrai fruit ou légume de saison qui a poussé sur la plante jusqu'à terme. C'est un goût que je retrouve peu aujourd'hui dans le marché.»

L'entreprise propose deux offres, en fonction de la surface. Un particulier qui souhaite aménager un potager sur son balcon pourra s'offrir une installation sur mesure, un entretien, ainsi que des cours de jardinage tout au long de l'année. De même pour un restaurant qui pourra obtenir une culture adaptée aux exigences du chef. Pour les clients (entreprises, propriétaires) disposant d'un terrain de plus de 100 m2, la société s'engage, via un contrat de prestation de service, à aménager puis à entretenir gratuitement le potager contre la perception d'un intérêt sur le bénéfice de la vente des fruits et légumes. Vente, qui se fera sous le label «Terre de Monaco». L'équipe, composée de l'agricultrice urbaine, d'un ingénieur agronome, d'un jardinier maraîcher et de consultants, compte déjà une quinzaine de clients potentiels.

Des poules sur les toits

Limiter les transports et les emballages, favoriser la biodiversité: les multiples avantages écologiques de cette pratique ne sont plus à prouver. Le concept est d'ailleurs en pleine expansion dans le nord de l'Europe et de l'Amérique. En Suisse, les toits végétalisés sont nombreux mais peu accueillent pour l'heure des plantations agricoles.

«L'aboutissement serait de développer un véritable écosystème, conclut l'entrepreneuse. Des potagers, mais aussi des ruches et des poules, qui en plus de pondre des œufs, mangeront les déchets végétaux et produiront des engrais naturels. Mais pour l'instant, ce que nous souhaitons, c'est que la population puisse manger local, sain, frais, et que ce soit fait avec du bon sens.»

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