PortugalDes milliers de taxis protestent contre Uber
Les principales villes du Portugal ont été complètement bloquées par des opérations escargot.

Les chauffeurs de taxis au Portugal en colère contre Uber.
Les chauffeurs de taxis portugais manifestent en force contre la société américaine Uber qu'ils accusent de «concurrence déloyale».
A Lisbonne, de 3000 à 4000 taxis ont roulé au pas pendant plusieurs heures, selon les deux principales organisations du secteur à l'origine du mouvement, Antral et la Fédération portugaise des taxis. Environ 1000 manifestants se sont mobilisés à Porto (nord) et plus d'une centaine à Faro (sud).
«Uber go home», «Uber est illégal» ou encore «Uber est un crime national» pouvait-on lire sur des affiches collées sur les vitres des taxis lisboètes, qui arboraient des rubans noirs en signe de «deuil de la profession».
L'accès à l'aéroport de Lisbonne a été temporairement bloqué par le passage du cortège qui se dirigeait alors vers l'Assemblée de la République. Déboussolés par la grève, les touristes ont dû se rabattre sur le métro.
«Ils ne paient pas d'impôts, c'est du vol»
«Il faut que le gouvernement interdise l'activité d'Uber qui fait une concurrence déloyale aux taxis. On n'a pas besoin de subventions de l'Etat mais on veut que la loi soit appliquée», a déclaré Florencio Almeida, président de l'association de taxis Antral.
Soucieux d'apaiser la colère des chauffeurs de taxi, le gouvernement socialiste avait débloqué en mars 17 millions d'euros pour la modernisation du secteur, mais ce geste a été jugé insuffisant par les manifestants.
«Ils ne sont pas soumis aux mêmes lois que nous et ne respectent pas les règles. Si le gouvernement n'interdit pas à Uber d'exercer son activité, il faut qu'ils paient les assurances comme nous!», s'est emporté Rui Pinto, 34 ans, chauffeur de taxi lisboète.
«Ils ne paient pas d'impôts, c'est du vol», a renchéri Antonio Nunes, 80 ans, autre manifestant à Lisbonne, avant d'ajouter qu'«à cause d'Uber, parfois je ne fais que cinq courses par jour au lieu de dix».
Baisse de 20%
Uber Portugal, filiale du service de réservation de voitures avec chauffeur, a fait valoir qu'elle émettait des «factures électroniques pour chaque voyage» permettant «d'honorer toutes les obligations fiscales», y compris le paiement de la TVA. Le siège fiscal d'Uber étant aux Pays-Bas, l'entreprise n'est cependant pas imposable au Portugal.
Selon les calculs de la Fédération portugaise des taxis, l'activité du secteur a baissé d'environ 20% depuis l'arrivée d'Uber dans les rues du Portugal en juillet 2014.
Reçus en fin de journée à l'Assemblée de la République par plusieurs groupes parlementaires, des représentants des syndicats sont sortis «les mains vides», selon M. Almeida.