Afrique du SudDes mineurs clandestins refusent de sortir à l'air libre
Redoutant d'être interpellés, des mineurs n'osent pas quitter une mine désaffectée proche de Johannesburg. Les autorités craignent qu'ils soient plus d'une centaine sous terre.

Un nombre indéterminé de mineurs clandestins sud-africains pris au piège ce week-end étaient toujours sous terre lundi matin, bien que la voie de sortie soit désormais libre, car ils redoutent d'être arrêtés par la police.
Au total 22 mineurs ayant participé à cette expédition au fond d'un puits désaffecté de Gold One International et bloqués par un rocher, sont remontés à la surface, dont onze dimanche. «Depuis ce matin, onze autres sont sortis, et nous ne savons pas encore combien sont sous terre», a déclaré à un technicien des secours municipaux David Tshabalala.
Refus des secours
Le site se trouve près de Johannesburg, dans la banlieue de Benoni. Les onze mineurs secourus dimanche devaient être déférés ce lundi au juge pour activité minière illégale. Aucune blessure n'a été décelée à l'issue d'examens médicaux. Il est possible que certains aient pu déjà sortir durant la nuit, selon M. Mngomezulu, les opérations de secours ayant été abandonnées dimanche soir. «Ils refusaient notre aide et ne voulaient pas sortir», a-t-il dit.
Aller les chercher de force aurait présenté de trop gros risques pour les sauveteurs qui avaient auparavant fait descendre de l'eau et des vivres. Plusieurs mineurs se sont retrouvés bloqués après être descendus dans un vieux conduit de mine, exploité illégalement derrière un terrain de cricket de Benoni, dans la grande banlieue de Johannesburg.
Anciens mineurs
Bloqués par le rocher et les gravats, ils ont dû faire appel à des secours extérieurs mais après le sauvetage de onze hommes, les autres sont restés au fond pour ne pas être arrêtés. L'alerte avait été donnée dimanche par des policiers en patrouille. Un contact avait été établi avec une trentaine d'hommes mais la possibilité qu'ils soient jusqu'à 200 avait fait craindre le pire.
Les mineurs illégaux sont le plus souvent des anciens mineurs ou des chômeurs, venant en général d'Afrique du Sud et des pays pauvres voisins. Certains travaillent parfois plusieurs mois au fond de mines qui ne sont plus entretenues, sans aération.