TurquieDes opposants «trollent» Erdogan sur Google
Un parti en opposition au président en place a choisi l'humour pour faire passer son message sur le Net.
A moins de deux semaines d'élections cruciales en Turquie, un parti d'opposition au président Recep Tayyip Erdogan a lancé une campagne publicitaire inédite sur Google. Il mise sur l'humour pour pallier un manque de visibilité dans les médias classiques.
L'Iyi Parti de Meral Aksener (droite nationaliste) fait face à Recep Tayyip Erdogan et son parti AKP lors du double scrutin présidentiel et législatif du 24 juin. Il a indiqué mardi avoir lancé la veille cette campagne au moyen de Google AdWords, la régie publicitaire du moteur de recherche.
Message humoristique
Le principe est simple, explique l'Iyi dans son communiqué: lorsqu'un internaute fait une recherche sur Google à l'aide de certains mots-clés particulièrement utilisés, le premier résultat qui s'affiche est un message humoristique redirigeant vers le site du parti de Meral Aksener. Par exemple, lorsqu'un internaute tape «AKP» dans la barre de recherche, le message suivant s'affiche : «Désormais, il y a mieux».
Autre exemple, la recherche «les jeunes» affiche le résultat suivant: «La tranche d'âge oubliée par le gouvernement». La campagne s'en prend également au palais présidentiel démesuré de Recep Tayyip Erdogan ou encore à un célèbre chanteur qui lui a apporté son soutien.
Humour corrosif
Ce procédé qui combine humour corrosif et maîtrise d'Internet a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, un espace dans lequel le parti de Meral Aksener s'investit tout particulièrement dans un contexte de couverture médiatique très déséquilibrée.
En effet, si les chaînes de télévision diffusent en direct les discours du président Recep Tayyip Erdogan du début à la fin, elles accordent un temps d'antenne bien plus faible à ses opposants, comme Meral Aksener.
Les élections du 24 juin sont particulièrement importantes, car elles marqueront l'entrée en vigueur de la plupart des mesures de renforcement des pouvoirs du président adoptées lors d'un référendum constitutionnel l'an dernier.