Turquie: Des opposants «trollent» Erdogan sur Google

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TurquieDes opposants «trollent» Erdogan sur Google

Un parti en opposition au président en place a choisi l'humour pour faire passer son message sur le Net.

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La justice turque a demandé mercredi l'arrestation du journaliste exilé en Allemagne Can Dündar. (5 décembre 2018)

La justice turque a demandé mercredi l'arrestation du journaliste exilé en Allemagne Can Dündar. (5 décembre 2018)

Keystone
Le Parlement turc a adopté une nouvelle loi «antiterroriste» controversée qui reprend plusieurs mesures de l'état d'urgence mis en place après le putsch manqué de juillet 2016 et aboli il y a une semaine. (Mercredi 25 juillet 2018)

Le Parlement turc a adopté une nouvelle loi «antiterroriste» controversée qui reprend plusieurs mesures de l'état d'urgence mis en place après le putsch manqué de juillet 2016 et aboli il y a une semaine. (Mercredi 25 juillet 2018)

AFP
Berlin a demandé des explications à Ankara après la fermeture soudaine d'une école allemande dans la ville turque d'Izmir. (Samedi 30 juin 2018)

Berlin a demandé des explications à Ankara après la fermeture soudaine d'une école allemande dans la ville turque d'Izmir. (Samedi 30 juin 2018)

AFP

A moins de deux semaines d'élections cruciales en Turquie, un parti d'opposition au président Recep Tayyip Erdogan a lancé une campagne publicitaire inédite sur Google. Il mise sur l'humour pour pallier un manque de visibilité dans les médias classiques.

L'Iyi Parti de Meral Aksener (droite nationaliste) fait face à Recep Tayyip Erdogan et son parti AKP lors du double scrutin présidentiel et législatif du 24 juin. Il a indiqué mardi avoir lancé la veille cette campagne au moyen de Google AdWords, la régie publicitaire du moteur de recherche.

Message humoristique

Le principe est simple, explique l'Iyi dans son communiqué: lorsqu'un internaute fait une recherche sur Google à l'aide de certains mots-clés particulièrement utilisés, le premier résultat qui s'affiche est un message humoristique redirigeant vers le site du parti de Meral Aksener. Par exemple, lorsqu'un internaute tape «AKP» dans la barre de recherche, le message suivant s'affiche : «Désormais, il y a mieux».

Autre exemple, la recherche «les jeunes» affiche le résultat suivant: «La tranche d'âge oubliée par le gouvernement». La campagne s'en prend également au palais présidentiel démesuré de Recep Tayyip Erdogan ou encore à un célèbre chanteur qui lui a apporté son soutien.

Humour corrosif

Ce procédé qui combine humour corrosif et maîtrise d'Internet a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, un espace dans lequel le parti de Meral Aksener s'investit tout particulièrement dans un contexte de couverture médiatique très déséquilibrée.

En effet, si les chaînes de télévision diffusent en direct les discours du président Recep Tayyip Erdogan du début à la fin, elles accordent un temps d'antenne bien plus faible à ses opposants, comme Meral Aksener.

Les élections du 24 juin sont particulièrement importantes, car elles marqueront l'entrée en vigueur de la plupart des mesures de renforcement des pouvoirs du président adoptées lors d'un référendum constitutionnel l'an dernier.

(ats)

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