VaudDes TV pour 48 heures à l'ombre?
Un député se soucie d'un excès de confort envisagé pour les postes de police de son canton.
- par
- Benjamin Pillard

Le Conseil d'État vaudois songerait à installer des télévisions dans les locaux de rétention des polices telles que les cellules de dégrisement.
C'est une interpellation pour le moins évasive qui sera déposée cet après-midi au Grand Conseil vaudois par le chef du groupe UDC, Philippe Jobin. Le viticulteur et municipal chargé des espaces publics dans sa commune d'Echichens se dit «questionné au plus haut point» par deux «sujets de préoccupations» portant sur la politique pénitentiaire de son canton. Le premier étant le possible équipement des cellules des postes de police en… télévisions. «En particulier dans les zones de dégrisement», lâche le député, qui ne souhaite pas dévoiler ses sources, si ce n'est que le projet serait déjà «dans le pipeline» du Conseil d'État.
La mesure surprend, dès lors que les zones carcérales de la gendarmerie ou des forces de l'ordre communales ne sont pas prévues pour des détentions dépassant 48 heures… «J'y suis formellement opposé, ce serait incompatible avec la population placée dans ces locaux de rétention – le plus souvent des cas d'ivresse sur la voie publique», se désole le commandant de la police du Chablais vaudois, Claude Ruchet. «Ces écrans TV ne feraient pas long feu!»
«Surprenant/étrange/jamais entendu parler/on ne voit pas de quoi il s'agit ni d'où cela pourrait venir…» Notre enquête menée auprès des forces de l'ordre cantonales suggère que l'idée n'a pas encore quitté les bureaux de l'administration pénitentiaire.
«Les détenus de ces cellules ont déjà obtenu une couverture supplémentaire, des taies d'oreiller, de la lecture, une horloge sur le passage pour leur promenade… On ne peut pas faire plus pour améliorer le confort de ces brèves incarcérations», analyse la présidente de la Commission des visiteurs du Grand Conseil, Mireille Aubert (PS). Qui estime que les prisons du canton comptent «suffisamment de places» pour la détention préventive ordinaire.
Conseillère d'Etat en charge de la police cantonale et de la politique pénitentiaire vaudoise, l'écologiste Béatrice Métraux s'exprimera publiquement sur le sujet avant le délai légal de 3 mois prévu pour une réponse gouvernementale à une interpellation parlementaire.