Bientôt les vaches australiennes ne péteront quasiment plus. Le trop-plein de gaz développé dans le ventre de ces ruminants s'échappera par des rots sonores mais dénué du gaz méthane qui pollue l'atmosphère, a promis lundi l'association des éleveurs et des producteurs de viande d'Australie (Meat & Livestock Australia).

Ce cheptel n'existe pas encore, mais l'association a déjà quelques bêtes génétiquement modifiées pour lancer de nouvelles espèces bovine et ovine qui pourront remplacer les troupeaux actuels. Ce projet prend toute son importance quand on sait qu'une vache pollue autant annuellement qu'une voiture qui consomme 8 litres aux 100 kilomètres parcourant 12 000 kilomètres. En Suisse, l'agriculture émet 5,8 millions de tonnes de CO2 contre 16 millions pour les transports.

Le gaz intestinal s'échappant de l'anus de ces animaux ne représente que 9% du CO2 dérivant des activités humaines. Mais ce méthane produit une grande part des gaz à effet de serre les plus nocifs, selon un rapport présenté à la FAO, l'agence pour l'alimentation et l'agriculture de l'ONU, car sa capacité à modifier le climat est 21 fois supérieure à celle du CO2 dans les vingt premières années.

Tim Flannery, professeur de zoologie à l'Université Macquarie à Sydney et initiateur de ce projet, a aussi expliqué qu'en diminuant les flatulences, ces bêtes auront plus de viande. «Les ruminants dépensent beaucoup d'énergie pour produire du méthane, a-t-il expliqué à la presse de son pays. Leur économiser cet effort sera bénéfique pour le développement de leur masse musculaire.»

Le professeur n'a toutefois pas précisé quand l'actuel cheptel pourrait être remplacé par ces animaux du futur. Mais il faudra certainement attendre plusieurs années car l'Australie, second plus grand éleveur de la planète, compte quelque 75 millions de moutons et 28 millions de bovins.