Votations du 28 février: Deuxième tube au Gothard: la pollution fait débat

Actualisé

Votations du 28 févrierDeuxième tube au Gothard: la pollution fait débat

Les défenseurs et les opposants au second tunnel s'écharpent sur les conséquences pour la santé.

ARCHIVES - PHOTO D'ILLUSTRATION, Keystone

Les Médecins en faveur de l'Environnement (MfE) avancent que cela augmenterait les affections cardio-vasculaires et des voies respiratoires. Le comité «Oui au Gothard» défend des arguments inverses.

Les Médecins en faveur de l«Environnement (MfE) recommandent de glisser un non dans l'urne le 28 février prochain: si le 2e tube est construit, cela va entraîner une avalanche de camions et donc encore plus d'affections cardio-vasculaires et des voies respiratoires, avancent-ils jeudi dans un communiqué.

La science confirme les observations sur place

Des scientifiques de l'Institut Tropical et de Santé Publique Suisse (Swiss TPH) à Bâle, Meltem Kutlar Joss et le docteur Regula Rapp, confirment les observations des médecins sur place. «Les valeurs moyennes annuelles de NO2, un important polluant de référence pour les émissions de trafic, étaient en 2014 en de nombreux endroits au-dessus de la valeur limite de 30 g/m3: elles s'élevaient à environ 32 g/m3 à Erstfeld (UR) ou à 40 g/m3 à Moleno (TI)», explique Kutlar Joss.

La valeur de tolérance pour la suie cancérigène «a été dépassée 10 fois à Erstfeld et même 19 fois à Moleno». La pollution de l'air au NO2 ou à la suie le long de l'autoroute du Gothard fluctue parallèlement à l'apparition du trafic lourd, «parce que les camions émettent davantage de polluants».

Agir dans les agglomérations

En outre, les 3 milliards investis pour un second tunnel au Gothard feront défaut dans les agglomérations où le trafic pendulaire massif doit être organisé urgemment de manière plus durable, selon cette organisation.

Le comité interpartis «Oui au 2e tube au Gothard» défend les arguments inverses, dans un communiqué publié jeudi. Entre 2004 et 2014, la charge en particules fines sur les routes du Gothard et du San Bernardino a diminué de 59%, et la charge en azote de 48%.

Une politique des transports basée sur une conjugaison fonctionnelle du rail et de la route a ainsi permis d'améliorer considérablement la qualité de l'air. Un tel résultat ne doit pas risquer d'être compromis par les systèmes bricolés de transbordement d'une «chaussée roulante» durant les travaux de réfection du tunnel routier.

«Chaussée roulante»: pas la panacée

Plutôt que la solution faisant appel à la construction d'un second tube, les opposants préconisent un système consistant à charger l'ensemble du trafic sur le rail. Pour ce qui est des installations de transbordement du trafic automobile individuel entre Göschenen et Airolo, cela signifierait plus de 1000 heures de files d'attente par année dans chacun des deux sens.

La construction d'un second tube permettra à l'avenir aux poids lourds et aux voitures de tourisme de traverser le tunnel sans être confrontés au danger des véhicules circulant en sens inverse. Grâce à ce système à deux galeries, il ne sera plus nécessaire de stopper l'ensemble du trafic chaque fois qu'un accident se produit. Cette solution permettra également d'éviter la formation de colonnes à l'arrêt composées de véhicules dont le moteur tourne.

(ats)

Ton opinion