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Cinéma«Devenir Freddie Mercury est l'expérience la plus intense de ma vie»

Héros de la série «Mister Robot», Rami Malek s'est littéralement transformé physiquement pour jouer dans «Bohemian Rhapsody». Interview.

Henry Arnaud
Hollywood
par
Henry Arnaud
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Alors que le biopic sur Queen, «Bohemian Rhapsody», sort mercredi 31 octobre sur les écrans romands, Rami Malek a reçu «Le Matin» à Los Angeles, dans un palace à quelques minutes de chez lui.

La première question qui intéresse directement les lecteurs concerne la Suisse. Votre film n'évoque pas la vie de Freddie Mercury à Montreux, pourquoi?

Le scénario de «Bohemian Rhapsody» retrace l'ascension de Mercury, la formation de Queen et s'arrête le jour du méga concert Live Aids de 1985, où les stars de la planète étaient réunies dans différents stades du monde pour le plus grand show jamais retransmis à la télé. La performance de Queen au stade de Wembley est entrée dans la légende. Les dernières années de Freddie en Suisse pourrait faire l'objet d'un second film dans quelques années, qui sait? Freddie avait choisi de s'installer à Montreux pour y finir sa vie après avoir été infecté par le virus du sida lorsqu'il était enfin apaisé et qu'il avait accepté son destin. Moi, je trouve quand même plus fort de terminer notre film avant sa mort sur l'un des moments les plus intenses de sa vie d'artiste.

Votre transformation en Freddie Mercury est impressionnante. Vous êtes-vous impressionné vous-même en voyant le résultat?

Je cherche toujours à m'impressionner. Ici, j'ai essayé de me dépasser car je sais qu'il me regardait depuis là-haut. Freddie Mercury a vécu une vie qui n'a pas besoin d'être répétée. Tout le monde la connaît. Ce qu'il a accompli dans sa carrière est légendaire.

Que représentait-il pour vous avant de recevoir la proposition de rôle?

Il avait une telle confiance en lui sur scène, c'était incroyable. Il tenait les spectateurs en haleine et il savait instaurer une sorte de famille avec eux. Selon Brian May (ndlr.: le guitariste de Queen), personne d'autre n'a une telle expérience et relation avec son audience.

Vous êtes Américain d'une famille égyptienne. Mercury était Anglais d'origine indienne. Que pensez-vous de ses racines? Avez-vous pu faire un rapprochement entre ses origines et les vôtres?

Absolument. Cela n'est jamais facile de trouver son identité. Je suis la première génération d'Américains dans ma famille et Freddie avait aussi émigré avec ses parents d'un autre pays avant l'Angleterre. Je me retrouve beaucoup dans son histoire. Il a traversé des difficultés dues à ses origines mais aussi à son identité sexuelle. De voir, que malgré tous ces obstacles, il devenait l'homme qu'il était sur scène, c'est fascinant.

Que pensez-vous du titre de sex-symbol qui lui a été donné?

C'était vraiment un sex-symbol pour tout le monde. D'ailleurs, il l'est resté. Au premier abord, on n'aurait pas dit qu'il l'était, mais il l'est entièrement devenu. Même pour moi c'est un sex-symbol. Il incarne tous les goûts, tous les fantasmes.

Qu'est-ce qui restera comme le meilleur souvenir de ce tournage pour vous?

Devenir Freddie Mercury devant des caméras est l'expérience la plus intense de ma vie. À la fin du tournage, il m'a fallu des mois pour retrouver mes habitudes du quotidien. Aujourd'hui encore, je pense à lui tous les jours.

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