Présidentielle: Didier Burkhalter minimise l'élection de Trump

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PrésidentielleDidier Burkhalter minimise l'élection de Trump

«Il faut laisser le temps à la nouvelle administration de prendre ses marques et on jugera après», a affirmé le chef du DFAE. Le PS lui est très inquiet.

Il faut construire des ponts et nous avons la volonté de le faire» avec l'administration Trump, a dit le chef du DFAE.

Il faut construire des ponts et nous avons la volonté de le faire» avec l'administration Trump, a dit le chef du DFAE.

Keystone

La Suisse «pourra travailler avec n'importe quelle administration» aux Etats-Unis. Elle continuera à défendre ses intérêts et ses valeurs quel que soit le gouvernement américain, a déclaré mercredi le conseiller fédéral Didier Burkhalter.

«Il faut laisser le temps à la nouvelle administration de prendre ses marques et on jugera après», a affirmé le chef de la diplomatie suisse sur les ondes de la RTS, peu avant le résultat définitif de la présidentielle américaine.

Il y a pour la Suisse un «travail de réseautage et de compréhension de la nouvelle équipe» à faire, ajoute-t-il. Sans citer Donald Trump et en parlant de manière générale, le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) estime que «la fonction (présidentielle) change l'homme et l'oblige à être meilleur».

«On a besoin d'Etats-Unis unis, rassemblés et forts (...) Si les Etats-Unis sont déchirés et désunis, ce n'est pas bon pour le monde», souligne-t-il aussi.

«Rien ne change pour nous»

«Le monde change et il est difficile à l'heure actuelle. Les Etats-Unis changent et, au fond, la Suisse ne change pas tellement (...) Nous regardons toujours les choses du point de vue de l'intérêt de la Suisse et nos deux grandes priorités restent la paix et la sécurité ainsi que l'économie, la science, la recherche et l'innovation», explique le conseiller fédéral. «Rien ne change pour nous» face aux Etats-Unis.

«Il faut construire des ponts et nous avons la volonté de le faire» avec l'administration Trump. Il y a beaucoup de collaboration avec les Américains pour la médiation internationale et les bons offices: Didier Burkhalter compte poursuivre sur cette voie, citant la bonne coopération et la clarté de la relation avec son homologue John Kerry.

Le PS inquiet

Par ailleurs, le Parti socialiste suisse (PS) se dit très inquiet de l'élection du «mégalomane, narcissique et populiste» Donald Trump. Le milliardaire menace de renforcer, à l'échelle mondiale, le populisme, le nationalisme agressif et le mépris des droits humains, craint le parti. Il s'agit d'un signal d'alarme, en particulier pour les droits de femmes, la diversité culturelle et sociétale et le multilatéralisme, écrit le PS mercredi matin peu après l'annonce de l'élection du candidat républicain à la tête des Etats-Unis.

Les socialistes s'opposent fermement aux «démagogues élitaires» de par le monde qui, comme M. Trump, «remettent en question les droits humains, la protection des minorités et la justice». Le succès électoral du milliardaire compromet l'ordre mondial créé il y a 70 ans, estime le parti qui craint une flambée du populisme et du nationalisme agressif. Avec Donald Trump au pouvoir, les quelque 46 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté aux Etats-Unis ne devraient pas voir leurs conditions de vie s'améliorer.

(ats)

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