Suisse«Dieselgate»: les clients dans un accord européen
Les clients lésés peuvent s'annoncer sur internet et faire partie de VW-Car-Claim, un ensemble qui regroupe 100'000 lésés de 27 pays.
La fondation alémanique des consommateurs (SKS) a conclu un partenariat avec une fondation néerlandaise pour que les clients suisses, lésés par le scandale VW, puissent être associés à un accord européen. La FRC envisage de faire de même.
«En Suisse, il n'existe pas de droit pour déposer une plainte collective», explique la SKS dans un communiqué diffusé mardi. Un moyen de faire pression est de s'associer avec d'autres associations européennes pour demander un dédommagement forfaitaire pour les propriétaires de voitures au moteur diesel truqué.
«Cela permet de participer à des négociations et d'aboutir à un accord mais pas d'aller en justice», a déclaré à l'ats Mathieu Fleury, secrétaire général de la Fédération romande des consommateurs (FRC). Cette dernière envisage de s'associer à une coordination européenne mais veut «choisir la bonne».
SKS fait désormais partie de VW-Car-Claim, un ensemble qui regroupe 100'000 lésés de 27 pays. Elle recommande aux propriétaires suisses de s'annoncer sur son site internet où un formulaire est à disposition. La participation à cette procédure est gratuite.
SKS a rompu les négociations avec Amag, importateur général de véhicules Volkswagen (VW) en Suisse, car il ne veut pas dédommager directement les propriétaires. Les plus de 2000 plaintes récoltées en Suisse par le Ministère public de la Confédération (MPC) ont été transmises au parquet de Brunswick, en Allemagne.
«Un scandale dans le scandale» La SKS s'oppose à ce transfert. Elle veut une enquête pénale en Suisse, tout comme la FRC, qui a fait recours. «Nous ne savons pas quand la décision sera rendue sur le fond de l'affaire par la justice», a ajouté Mathieu Fleury.
Ce dernier déplore que les recourants doivent verser une avance de frais de 1000 francs par personne et par association. Pour l'association, elles sont «disproportionnées».
«Le traitement différencié selon les pays est un scandale dans le scandale», a précisé Mathieu Fleury. Aux Etats-Unis, où existe la plainte collective, le constructeur allemand a accepté de verser environ 15 milliards de dollars.
Jusqu'à 10'000 dollars aux Etats-Unis
Rendu public mardi, le compromis négocié depuis des mois avec les autorités américaines doit encore être approuvé par la justice, mais il donne une première idée du montant de la facture dont devra s'acquitter le mastodonte allemand.
Les propriétaires de quelque 480'000 voitures truquées aux Etats-Unis auront la possibilité de se faire racheter leurs véhicules ou de le faire réparer aux frais de VW. Dans les deux hypothèses, chacun d'entre eux pourra par ailleurs recevoir des indemnités en cash pouvant aller jusqu'à 10'000 dollars.
«Tout est ouvert en Suisse mais on a désormais ce montant en ligne de mire», note Mathieu Fleury.