HumeurDittli avec des fleurs
La nouvelle élue ne mérite pas l’énorme pression mise sur elle pour des reproches essentiellement formels.
- par
- Eric Felley

Valérie Dittli a choisi de se faire discrète depuis le début de l’affaire.
Depuis une dizaine de jours, la conseillère d’État vaudoise Valérie Dittli est prise dans un «tourbillon médiatique» à progression géométrique. La révélation de la RTS sur le fait que la ministre des Finances n’avait jamais été taxée dans le canton de Vaud a servi de détonateur. Divers quotidiens ont repris l’affaire pour suivre à la loupe son parcours académique, son emploi du temps durant ses années d’études ou son statut de présidente du Centre Vaud.
Les reproches faits à la jeune ministre sont de nature essentiellement formelle et tatillonne. Mérite-t-elle à ce point le poison du soupçon jeté sur elle? Probablement que non. Beaucoup de médias ont repris le jeu de mots «zig zag Zoug», formule inspirée d’un jeu d’enfant. Zoug, c’est le canton riche de l’optimisation fiscale, ou, pour d’autres, du malaise fiscal. Mais elle n’y est pour rien.
Ce sont les Vaudoises et les Vaudois qu’ils l’ont choisie l’année dernière pour siéger au Château et former une nouvelle équipe avec ses collègues. Jusqu’à preuve du contraire, elle a effectué depuis sa mission. Mais, de toute évidence, certains ne lui pardonnent pas une forme d’arrivisme dans le landerneau politique vaudois. La question du domicile fiscal devient le prétexte à la soupçonner d’une forme de trahison.
Du devoir de probité
La RTS n’a pas ménagé ses efforts dans le traitement de «l’affaire Dittli». Avec en plus un module de «120 secondes», un débat dimanche au «Forum des médias», suivi d’un sujet à «Mise au point» («Valérie Dittli dans la tourmente»). Et ce n’est pas fini, l’émission «Infrarouge» de mercredi prochain rebondit sur le thème: «Le devoir de probité des élus». Si la question se pose en ces termes, c’est qu’il n’y a pas de fumée sans feu, ou au minimum anguille sous roche.
Ça fait quand même beaucoup. D’autant plus que cette pression médiatique génère un climat de défiance, dans lequel il lui est de plus en plus difficile de travailler sereinement. Ce qu’on va finir par lui reprocher bientôt. Comme dans la fable de La Fontaine, Les animaux malades de la peste: «Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l’herbe d’autrui! quel crime abominable!»