Coronavirus: Dix nouveaux cas à Neuchâtel en lien avec une réunion évangélique

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CoronavirusDix nouveaux cas à Neuchâtel en lien avec une réunion évangélique

Des Neuchâtelois ayant pris part à un vaste rassemblement évangélique à Mulhouse ont été contaminées par le virus. De nombreux cas dans toute la France ont également été détectés suite à l'événement.

Un événement de l'église Porte ouverte chrétienne, à Mulhouse, est à l'origine d'une multitude de nouveaux cas.

Un événement de l'église Porte ouverte chrétienne, à Mulhouse, est à l'origine d'une multitude de nouveaux cas.

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Le canton de Neuchâtel enregistre désormais dix nouveaux cas de coronavirus, huit confirmés et deux probables. Ces nouvelles contaminations sont toutes en relation avec un foyer épidémique à Mulhouse, lié à un rassemblement de 2000 personnes organisé par la Porte ouverte chrétienne, l'une des plus grandes églises protestantes évangéliques de France.

Le médecin cantonal a décidé de «mettre en quarantaine le personnel de cuisine d'un home pour protéger les résidents», a indiqué vendredi la Chancellerie d'Etat. Le canton a ajouté que les personnes qui ont été exposées à ce foyer épidémique en Alsace et qui présentent des symptômes respiratoires doivent éviter les contacts sociaux pour ralentir la transmission.

Avec ces dix nouveaux cas, le canton de Neuchâtel compte 15 personnes touchées par le Covid-19, dont 13 cas confirmés.

Infections dans toute la France

De la Corse à la Guyane, des Hautes-Alpes à la Normandie et à l'Ile-de-France, les cas d'infections au coronavirus se sont multipliés jeudi en la France parmi les fidèles ayant participé à cette semaine de jeûne et de prière. En Guyane, le préfet a annoncé cinq premiers cas. Il s'agit de trois enseignants, un médecin et un enfant. À Paris, une salariée de la RATP travaillant en station de métro, infectée par le coronavirus, aurait elle aussi participé à ce vaste rassemblement.

Les deux dernières régions de France métropolitaine encore épargnées par le coronavirus ont également été touchées jeudi, avec trois cas chez des retraités corses et un chez une femme de 73 ans du Centre-Val-de-Loire. Tous avaient pris part à la semaine de Carême mulhousienne.

Dans le sud-ouest, un couple de fidèles a été testé positif à l'hôpital d'Agen, l'homme confiné à son domicile et son épouse transférée vers le CHU de Bordeaux. Et en Bourgogne-Franche-Comté, l'ARS a annoncé jeudi pas moins de 25 nouveaux cas de coronavirus, indiquant que «la plupart» seraient liés au rassemblement.

300 enfants présents

La participation à cette semaine de Carême, organisée depuis 25 ans, n'exigeait pas d'inscription préalable, ce qui complique le repérage des patients potentiels. «Des gens viennent de toute la francophonie, de Guyane, des Antilles, des pays limitrophes», a expliqué à l'AFP Nathalie Schnoebelen, chargée de communication de l'église mulhousienne. «Nous n'avons pas de retour des Allemands et des Belges», a-t-elle toutefois ajouté.

Selon la porte-parole, environ 300 enfants ont également participé à cette semaine de célébrations. «Pour les réunions les moins fréquentées, on était un bon millier de personnes, et pour les plus fréquentées 2 000 à 2 500 personnes», avait pour sa part raconté à l'AFP le Dr Jonathan Peterschmitt, fils du pasteur de cette église, lui-même contaminé, ainsi que deux membres de sa famille.

«Il y a beaucoup de partage, c'est un contexte propice à la contamination», avait jugé a posteriori ce généraliste, confiné à son domicile du Haut-Rhin avec son épouse et ses quatre enfants. «Quand on prie ensemble, on peut se tenir par la main», complète Nathalie Schnoebelen, soulignant qu'à ce moment-là, les précautions liées au virus n'étaient pas encore de mise.

(ats)

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