FootballDjourou ne nourrit aucun regret sur sa carrière
Même si l'heure du bilan n'a pas encore sonné pour un joueur qui n'est âgé que de 28 ans, Johan Djourou tient à rappeler une vérité: son parcours impose un certain respect.

Johan Djourou ne nourrit aucun regret sur sa carrière.
«Je ne nourris aucun regret sur ma carrière. J'ai vécu des années fantastiques à Arsenal et je suis aujourd'hui le capitaine d'un club historique», confie Johan Djourou.
«Dans le foot, cela peut se jouer sur peu de choses, lâche-t-il. En 2009 après le départ de Kolo Touré à Manchester City, Arsène Wenger entendait me titulariser en charnière centrale avec William Gallas. Malheureusement, je me blesse au genou et je reste une année sur la touche. Je rate la Coupe du monde en Afrique du Sud. La saison suivante, je reviens fort et je gagne cette fois ma place. Mais en mars, je me blesse à l'épaule en Cup à Old Trafford contre Manchester United dans un choc avec un coéquipier (ndlr: Bacary Sagna). Je reviens un mois plus tard. Sans doute trop vite. J'enchaîne les matches. Je finis la saison "carbonisé"...»
A l'image du match de Wembley avec la Suisse le 4 juin où il n'est pas vraiment à son avantage au sein d'une équipe qui obtient le nul (2-2) grâce au doublé de Tranquillo Barnetta.
«Me faire violence»
Malgré un repositionnement comme latéral droit, Johan Djourou doit se faire une raison: le train d'Arsenal est parti sans lui. «J'aurais pu honorer mon contrat à Arsenal qui courait jusqu'en 2014, dit-il. Mais j'ai préféré me faire violence, partir en Allemagne pour découvrir un autre football».
Il a d'abord évolué six mois à Hanovre avant de rejoindre le SV Hambourg à l'été 2013. Dans la cité hanséatique, il a connu deux saisons «mouvementées». Le seul club de Bundesliga à n'avoir jamais été relégué n'a, en effet, sauvé sa peau que par le truchement de deux barrages, en 2014 contre Greuther Fürth et cette année contre Karlsruhe.
«A Karlsruhe au match retour, on s'en sort à l'ultime seconde sur un coup-franc de Marcelo Diaz, glisse-t-il. J'étais dans le mur au moment de sa frappe. J'avais confiance en Marcelo. Il a une sacrée "patte".»
Sans ce coup-franc providentiel du Chilien, Johan Djourou aurait très certainement quitté le SV Hambourg, ce club qui lui «a fait confiance» et avec lequel il est sous contrat jusqu'au 30 juin 2017. «Etre le capitaine d'une telle équipe représente une grande fierté, poursuit-il. Le SV Hambourg est l'un des plus grands clubs d'Allemagne. Il paie malheureusement encore certaines dérives du passé. Ce qui explique une certaine retenue sur le marché des transferts. Mais aujourd'hui, les choses vont dans la bonne direction. Nous espérons vivre une saison plus paisible que les précédentes. Avec dix points après huit journées, notre bilan pour l'instant est très honnête.»
La confiance du sélectionneur
C'est donc l'esprit libre que Johan Djourou a pu retrouver l'équipe de Suisse. Le Genevois avait dû faire l'impasse sur les rencontres de septembre contre la Slovénie et l'Angleterre en raison d'une déchirure aux ischio-jambiers contractée le 22 août contre le VFB Stuttgart, une rencontre au cours de laquelle il avait eu le bonheur d'inscrire le but de la victoire (3-2). Ce vendredi, Johan Djourou devrait logiquement retrouver sa place de titulaire face à Saint-Marin pour honorer une 56e sélection. On le sait, Les deux hommes qui ont composé la charnière centrale en septembre, Fabian Schär et Timm Klose, ne sont plus titulaires dans leur club.
«Mon statut en club et mon expérience parlent pour moi. Mais c'est au sélectionneur de trancher», explique-t-il. Un sélectionneur qui ne lui a jamais marchandé sa confiance. «Je pense que la Coupe du monde au Brésil a pesé énormément dans le choix de Vladimir Petkovic, poursuit-il. Il m'a vu jouer les quatre matches de l'équipe de Suisse. Je crois avoir réussi une belle Coupe du monde». Une Coupe du monde qu'il n'avait pourtant pas abordée dans la peau du titulaire. Tous les observateurs n'avaient-ils pas misé sur un duo Schär/von Bergen ? Johan Djourou sait que toute sa carrière en sélection a été accompagnée par une certaine défiance. Avoir toujours su la combattre n'est pas son plus mince mérite.