UKRAINEDonetsk: le «Premier ministre» des rebelles démissionne
Alexandre Borodaï, «Premier ministre» de la République proclamée par les séparatistes de l'est de l'Ukraine, a démissionné ce jeudi pour briguer un autre poste.

Alexandre Borodaï, à gauche, et le nouveau «Premier ministre» Alexandre Zakhartchenko.
Le «Premier ministre» de la République proclamée par les séparatistes de l'est de l'Ukraine, Alexandre Borodaï, a annoncé jeudi sa démission.
«Aujourd'hui, pendant la réunion du gouvernement, j'ai annoncé que je quittais le poste de Premier ministre de la République populaire de Donetsk, car je vais changer de poste», a déclaré ce citoyen russe qui se rendait régulièrement à Moscou, au cours d'une conférence de presse.
Un peu comme un manager de crise
«Je veux vous rappeler que je suis arrivé ici un peu comme un manager de crise. En langage commercial, on dirait : un manager de start up. Je suis arrivé quand la République de Donetsk venait de naître, dans le chaos et le sang», a-t-il expliqué.
Alexandre Borodaï a expliqué qu'il resterait vice-Premier ministre et qu'il serait remplacé en tant que chef du gouvernement séparatiste par Alexandre Zakhartchenko, un Ukrainien allié du chef militaire des rebelles Igor Strelkov, dont l'influence est grandissante à un moment où la ville de Donetsk est assiégée par les forces ukrainiennes.
Alexandre Borodaï et Igor Strelkov ainsi que Vladimir Antioufeev, numéro deux du gouvernement séparatiste, formaient un trio de citoyens russes à la tête du mouvement séparatiste.
Liens étroits
Les trois hommes ont un point commun, un passage en Transdniestrie, petite République séparatiste prorusse de l'est de la Moldavie. S'ils affirment aujourd'hui s'y être juste croisés, Alexandre Borodaï et Igor Strelkov y furent «volontaires» juste après l'effondrement de l'URSS.
Et Vladimir Antioufeev y passa plus de 20 ans à la tête du KGB local -il fut à ce titre placé en 2004 sur une liste de personnalités visées par des sanctions de l'Union européenne - avant d'en partir pour «désaccords politiques» après l'élection d'un nouveau «président» début 2012.
Alexandre Borodaï avait jugé cette présence russe à la tête du mouvement dans l'est de l'Ukraine «normale, naturelle» car les séparatistes avaient besoin de «forces, compétences et qualité». «Tout oriente le mouvement de libération du Donbass vers Moscou», expliquait-il mi-juillet, assurant, en présentant M. Antioufeev, que «des gens de Moscou dans la République de Donetsk, il y en aura de plus en plus».