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CyclismeDopage/Affaire Puerto - Manzano: "Il y aurait pu y avoir un mort"

L'ancien cycliste espagnol Jesus Manzano, partie civile du procès de l'affaire de dopage Puerto, a assuré mercredi qu'"il y aurait pu y avoir un mort" au sein de son ancienne équipe Kelme du fait du système de dopage mis en place par le docteur Fuentes.

"Il y aurait pu y avoir un mort", a assuré Manzano, ancien cycliste de l'équipe Kelme entre 2000 et 2003, période durant laquelle Eufemiano Fuentes, principal accusé de l'affaire Puerto était médecin-chef de Kelme (entre 2001 et 2003), sa soeur Yolanda Fuentes également médecin de l'équipe, le préparateur physique José Ignacio Labarta et le directeur sportif Vicente Belda. Manzano, qui avait déjà choqué l'Espagne en 2004 en dénonçant dans le journal AS les pratiques dopantes qui régnaient au sein de Kelme, mettant ainsi la police sur la piste du docteur Fuentes, a redécrit en quoi consistait le système dopant de l'équipe espagnole. Le coureur espagnol a donné une longue liste de produits dopants, dont il a assuré que tous lui avaient été prescrits par les docteurs de l'époque. Hormones de croissance, hormone féminine (HMG), Androgel (testostérone), cortisone, Actovegin (sang de veau), nandrolone, EPO russe et chinoise et albumine pour faire baisser l'hématocrite, tous ces produits - en plus des autotransfusions - étaient livrés à Manzano et à d'autres coureurs de Kelme par Eufemiano Fuentes ou Walter Viru, selon l'ex-coureur. "Fuentes a été médecin-chef de l'équipe entre 2001 et 2003 avec une interruption fin 2002-début 2003 où c'est Walter Viru et Alfredo Cordova qui se sont occupés de l'équipe", a précisé Manzano. Le coureur est notamment revenu sur l'épisode de son évanouissement sur le Tour de France 2003 qu'il avait déjà raconté à AS en 2004. "Au matin de la 7e étape, le directeur (Vicente Belda) m'a envoyé voir le médecin (Walter Viru) dans sa chambre. Celui-ci m'a injecté 50 ml d'Oxyglobin (hémoglobine d'origine canine). Durant l'étape je m'échappe, mais je commence à me sentir mal, mal, mal et je m'évanouis. On m'a emmené à l'hôpital où les directeurs sportifs sont venus expressément me voir pour me dire de ne surtout pas dire ce qu'ils m'avaient donné, qu'à cause de cela, en France, on risquait tous la prison". "Après cet épisode, je ne me suis plus jamais senti le même, physiquement", a assuré Manzano. L'Espagnol de 35 ans, toujours très clair dans sa déposition, a également précisé que tous les coureurs de l'équipe Kelme de l'époque s'étaient dopés, à l'exception d'un seul coureur, Juan Miguel Cuenca Martinez. "Il n'utilisait pas de produits dopants parce qu'il avait eu un problème d'inflammation des veines. Le reste, si", a expliqué Manzano. cle/we

(AFP)

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