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RugbyDopage - France: Bénézech évoque un traitement "à la cortisone" au Mondial-95

L'ancien international français Laurent Bénézech a évoqué, jeudi sous serment devant le Sénat, "une conviction forte" d'avoir eu à son insu "un accompagnement médicalisé à la performance" durant la Coupe du monde 1995.

"J'ai une conviction forte que sur cette période (Coupe du monde 1995), j'ai été traité à la cortisone", a déclaré Bénézech lors de son audition par la commission d'enquête sur l'efficacité de la lutte contre le dopage. Ces révélations succèdent à l'entretien que l'ancien pilier du XV de France (15 sélections entre 1994 et 1995), demi-finaliste du Mondial-95, avait donné au quotidien Le Monde le 5 avril dernier. "Les preuves (du dopage dans le rugby) sont sous nos yeux, mais ça n'intéresse personne (...) Le rugby est exactement dans la même situation que le cyclisme avant l'affaire Festina", avait notamment déclaré Bénézech. Bien que vertement tancé par ses ex-camarades de jeu qui lui réclament des preuves, Bénézech maintient donc le cap. "Pas de preuve ? Qu'on m'amène une preuve scientifique que sans prise exogène d'hormone de croissance un individu peut avoir un développement endogène de sa mâchoire comme ça. A ce jour, j'en n'ai pas trouvé", a-t-il déclaré devant les sénateurs. C'est déjà à la suite d'une audition devant cette commission d'enquête que le rugby s'était retrouvé dans l'oeil du cyclone, poussant Bénézech à parler. Le 27 mars, la directrice du département des analyses de l'Agence française antidopage Françoise Lasne avait ainsi estimé que le rugby était le sport le plus touché par le dopage en proportion des contrôles effectués par l'agence en 2012. Bénézech n'a pas hésité à questionner publiquement le rôle de l'encadrement des Français en 1995. "L'équipe de France avait un médecin responsable qui était Marc Bichon, un manageur qui était Pierre Berbizier. Je ne pense pas que Marc Bichon ait pris de son fait la responsabilité de mettre en place un protocole médicalisé sans en référer au manageur général. Et le manageur général Pierre Berbizier, je ne pense pas qu'il ait pris la décision sans en référer au président de la Fédération française de rugby de l'époque (Bernard Lapasset)", a-t-il asséné. Contacté par l'AFP, Pierre Berbizier a affirmé n'avoir "aucune déclaration à faire sur le sujet". fbr/pga/sk

(AFP)

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