Actualisé

SyrieDouze morts dans un attentat près de Damas

Une voiture piégée a explosé lors de funérailles dans une banlieue de Damas favorable au régime, faisant douze morts. Au même moment, l'armée n'a cessé de bombarder des quartiers de la capitale.

Une voiture piégée a explosé dans une banlieue de Damas.

Une voiture piégée a explosé dans une banlieue de Damas.

Keystone

Selon la TV d'Etat, douze personnes ont été tuées et 48 blessées dans l'attentat à la voiture piégée au milieu de funérailles à Jaramana, dans la banlieue sud-est de Damas.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a souligné que les funérailles étaient organisées pour deux partisans du régime et que les habitants de Jaramana soutenaient majoritairement le pouvoir.

Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a accusé le régime d'être derrière cet attentat. «Le régime veut faire oublier ses massacres et punir les habitants de Jaramana - issus de différentes confessions - pour avoir accueilli des déplacés des villes voisines», a affirmé le porte-parole du CNS George Sabra.

Cette attaque intervient alors que les opérations de l'armée visent désormais la ceinture est de Damas, où sont retranchées les brigades d'élite de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles), selon un commandant insurgé à Damas.

Violents pilonnages

L'armée, appuyée par des chars et des hélicoptères, a pilonné la région d'Al-Ghouta que les habitants fuyaient en masse, a précisé l'OSDH. Elle a aussi bombardé Harasta et Irbine, selon le Conseil général de la révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants sur place.

Les quartiers de Zamalka, Qaboun, Jobar, Aïn Tarma, Al-Hjeira, dans l'est de la capitale Damas, ont été aussi la cible d'un violent pilonnage. Des affrontements avaient également lieu à Jobar et Zamalka où des habitant ont fui devant les assauts de l'armée, selon ces militants.

Sur l'autre grand front, au nord à Alep, des bombardements continuaient de viser, selon l'OSDH, les bastions des rebelles, engagés depuis plus d'un mois dans une bataille cruciale pour cette métropole commerçante. Selon les médias officiels, l'armée a tué des «dizaines de mercenaires terroristes» et saisi des quantités d'armes à Alep, où plusieurs quartiers «ont été nettoyés des terroristes avec l'aide des habitants» dont celui d'Al-Izaa.

Dans la province d'Idleb (nord-ouest), au moins 17 civils dont deux femmes ont péri dans le pilonnage violent par les troupes du régime du village de Kafar Nabel où, selon une vidéo postée par des militants, des dizaines d'habitants peinaient à retirer les corps des décombres.

Toutes les parties concernées

Mardi, au moins 97 personnes ont péri dans les violences à travers le pays, dont 62 civils, 11 rebelles et 24 soldats, selon un bilan provisoire de l'OSDH qui ne tient pas compte des douze morts de l'attentat.

Pour le vice-président syrien Farouk al-Chareh, apparu pour la première fois en public après un mois de spéculations sur une possible défection, la solution passe par «un arrêt des violences de la part de toutes les parties» afin de permettre «un dialogue national».

Ces déclarations tranchent avec celles du chef de la diplomatie Walid Mouallem, un faucon du régime, qui avait dit qu'il n'y aurait aucune négociation tant que le pays n'aurait pas été «purgé» des rebelles.

Toujours plus de réfugiés

Toutes ces violences ont aussi poussé à l'exode des centaines de milliers de Syriens qui ont trouvé refuge dans les pays voisins, principalement en Jordanie, en Turquie et au Liban. La Turquie, qui accueille 80'000 réfugiés syriens, tente d'endiguer le flot. Mardi, ils étaient au moins 10'000 candidats à l'exil à se presser le long de la frontière.

Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), le nombre total de personnes ayant fui en Jordanie atteint désormais 214'000, contre plus de 200'000 il y a quatre jours.

De son côté, l'Allemagne, emboîtant le pas aux Etats-Unis, a appelé l'opposition syrienne, minée par ses divisions, à s'unifier avant de former un gouvernement de transition. Le président français François Hollande avait dit qu'il reconnaîtrait un tel gouvernement.

Le chef d'état-major de l'armée russe, Nikolaï Makarov, a lui indiqué que Moscou n'avait aucune intention de retirer ses conseillers militaires de Syrie et y poursuivait ses activités, selon les agences russes.

(ats)

Ton opinion