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ETATS-UNISEbola: les autorités sanitaires US sur la sellette

Après une série d'erreurs ayant mené à la contamination de deux infirmières, les responsables de santé publique ont répondu aux questions des parlementaires.

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Des chercheurs ont découvert un anticorps qui neutralise les trois principales souches du virus Ebola en analysant le sang d'un survivant de la dernière épidémie en Afrique. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à un premier vaccin doté d'une efficacité étendue. (Jeudi 18 mai 2017)

Des chercheurs ont découvert un anticorps qui neutralise les trois principales souches du virus Ebola en analysant le sang d'un survivant de la dernière épidémie en Afrique. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à un premier vaccin doté d'une efficacité étendue. (Jeudi 18 mai 2017)

Keystone
Un vaccin contre Ebola, mis au point par des chercheurs canadiens, fera prochainement l'objet d'une nouvelle phase d'essais cliniques. (Mardi 18 octobre 2016)

Un vaccin contre Ebola, mis au point par des chercheurs canadiens, fera prochainement l'objet d'une nouvelle phase d'essais cliniques. (Mardi 18 octobre 2016)

Keystone
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la fin de l'épidémie Ebola en Guinée. (Mercredi 1er juin 2016)

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la fin de l'épidémie Ebola en Guinée. (Mercredi 1er juin 2016)

AFP

Les responsables de santé publique des Etats-Unis ont tenté de rassurer les Américains jeudi 16 octobre après une série d'erreurs ayant conduit à la contamination de deux infirmières par le virus Ebola, qui alimentent la peur croissante de contagion dans le pays.

Le docteur Thomas Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et à ce titre le visage de la réponse américaine contre l'épidémie du virus Ebola, a défendu, devant des parlementaires très incisifs, les mesures mises en place pour stopper l'épidémie, notamment au sein du personnel soignant, qui est en première ligne.

«Nous savons comment mettre Ebola sous contrôle»

«Ebola n'est pas nouveau, même s'il est nouveau aux Etats-Unis. Nous savons comment mettre Ebola sous contrôle», a déclaré Thomas Frieden. «Les CDC travaillent 24 heures sur 24 pour protéger les Américains», a-t-il décrit, en insistant sur le suivi systématique des personnes étant entrées en contact avec des patients atteints.

Mais, signe de la controverse qui enfle et de son tour de plus en plus politique, des élus ont interrompu leur campagne électorale pour revenir, le temps de l'audition parlementaire, à Washington.

«Les gens ont peur»

«Les gens ont peur», a ajouté Fred Upton, président républicain de la commission sur l'Energie et le Commerce et adversaire traditionnel de l'administration Obama. «Et la réponse à ce jour a été inacceptable».

Les CDC ont renforcé leur assistance et leur formation aux hôpitaux, et recommandent aux hôpitaux de réduire «au minimum absolu» le nombre de personnels soignants s'occupant de cas suspects.

La première infirmière contaminée à Dallas, Nina Pham, devait être transférée jeudi dans l'un des quatre établissements américains spécialisés dans les maladies les plus contagieuses, aux Instituts nationaux de santé près de Washington. L'autre infirmière contaminée, Amber Vinson, a été transférée mercredi à Atlanta.

Polémique sur les équipements de protection

Une polémique a éclaté sur les équipements de protection des soignants, et notamment les procédures pour les enlever et les détruire, après la contamination des deux infirmières. Le New York Times publie jeudi un article très critique pour le système de santé américain, là où Médecins sans frontières réussit à protéger ses employés dans les zones les plus affectées.

Malgré les propos rassurants, depuis le début de la crise, les incidents et faux pas se multiplient. La seconde infirmière diagnostiquée, Amber Vinson, a obtenu l'autorisation par téléphone de prendre l'avion lundi de Cleveland à Dallas malgré une légère fièvre de 37,5 degrés Celsius, ce qui a encore élargi le cercle possible de contaminations.

Plus malade qu'elle ne le laissait entendre

Les consignes étaient alors d'interdire les déplacements des soignants si leur fièvre dépassait 38 degrés, mais selon une source ayant connaissance du dossier, l'infirmière pourrait avoir été plus malade qu'elle ne le laissait entendre.

Des établissements scolaires du Texas et de l'Ohio qui accueillent des élèves ayant voyagé avec elle étaient fermés jeudi pour être nettoyés.

Les CDC envisagent aussi d'abaisser le seuil à partir duquel les soignants seraient interdits de voyager, a appris l'AFP.

Manque de préparation et de formation

Le témoignage accablant d'une infirmière de l'hôpital de Dallas sur la chaîne NBC jeudi a montré le manque total de préparation de l'établissement au moment où Thomas Duncan s'est présenté aux urgences.

Daniel Varga, le chef clinique de Texas Health, qui inclut cet établissement, a reconnu durant l'audition parlementaire qu'aucun personnel d'urgences de l'hôpital n'avait reçu de formation spécifique à Ebola quand Thomas Eric Duncan s'y est présenté, fin septembre.

Fermeture des frontières en débat

De plus en plus de responsables du Congrès réclament la fermeture immédiate des frontières pour les personnes en provenance des trois pays foyer de l'épidémie (Guinée, Liberia, Sierra Leone), en suspendant la délivrance de visas à leurs ressortissants ou en interdisant aux non-Américains ayant voyagé là-bas de se rendre aux Etats-Unis.

Mais l'administration Obama estime que cette mesure produirait les effets inverses, car des voyageurs déterminés peuvent toujours se rendre par la route dans l'aéroport d'un pays voisin, ou simplement dissimuler leur pays de provenance dans les formulaires de déclaration.

Actuellement, «nous sommes capables de trier à l'arrivée, et de déterminer le niveau de risque» des passagers à partir des informations recueillies dans les cinq aéroports américains qui ont mis en place des questionnaires détaillés, a expliqué Thomas Frieden. Avec une interdiction de voyage, «nous perdrions ces informations».

Ci-dessous, les cas de contamination à travers le monde:

(AFP)

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