Fédérales 2015: Elections à haut risque pour les francophones à Berne

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Fédérales 2015Elections à haut risque pour les francophones à Berne

Alors que le nombre de sièges au National diminue, le Jura bernois pourrait bien à nouveau ne pas avoir de représentant à Berne. Le PBD est aussi en danger.

Le francophone Jean-Pierre Graber a accédé au National au début 2015. Mais il a renoncé à briguer un nouveau mandat.

Le francophone Jean-Pierre Graber a accédé au National au début 2015. Mais il a renoncé à briguer un nouveau mandat.

Keystone

Les places au Conseil national seront d'autant plus chères dans le canton de Berne que le nombre de sièges passera de 26 à 25. La minorité francophone pourrait à nouveau être privée d'élu pour la prochaine législature. Un autre enjeu sera le score du PBD.

Comme il y a quatre ans, le Jura bernois pourrait ne compter aucun représentant au soir du 18 octobre. Le conseiller national Jean-Pierre Graber (UDC) n'avait alors pas été réélu.

La partie francophone du canton avait été constamment représentée à la Chambre du peuple de 1848 à 2011. Premier des viennent-ensuite, Jean-Pierre Graber a finalement accédé au Conseil national au début de cette année après la démission de Hansruedi Wandfluh. Mais le Neuvevillois a renoncé à briguer un nouveau mandat.

Pas de cumul

Aucun parti n'a cumulé un candidat francophone. Selon les observateurs, seul ce scénario permet au Jura bernois d'avoir un représentant au Conseil national.

L'UDC a estimé qu'il n'était pas convenable d'accorder un tel privilège à une région du canton. Elle a cependant réservé les deux premières lignes de sa liste aux candidats francophones: les députés Manfred Bühler et Anne-Caroline Graber.

Bénéficiant d'une certaine notoriété dans la partie alémanique après sa candidature au gouvernement bernois l'an dernier, Manfred Bühler est considéré comme la plus grande chance du Jura bernois d'être représenté sous la Coupole fédérale.

Le Parti socialiste a choisi de présenter une liste romande emmenée par les députés Roberto Bernasconi et Mohamed Hamdaoui. Cette liste est toutefois affaiblie par l'absence de candidats autonomistes. Ces derniers ont refusé d'y figurer en raison de leurs divergences sur la Question jurassienne avec le PS du Jura bernois.

Ambition des partis

Les deux plus importants partis du canton, l'UDC et le PS, devraient conserver leurs sièges au Conseil national. Le parti agrarien espère même gagner un mandat pour porter à 9 son nombre d'élus. Il doit toutefois composer avec le retrait de deux sortants et l'absence d'un apparentement avec le PLR.

Le PS repart lui avec ses six conseillers nationaux sortants. Allié avec les Verts, il devrait camper sur ses positions. Profitant de son renouveau au niveau national, le PLR va conserver ses deux élus. Il pourrait même décrocher un 3e siège.

Score du PBD

C'est le Parti bourgeois-démocratique (PBD) qui pourrait faire les frais de la réduction du nombre de sièges attribués au canton de Berne et de l'appétit de l'UDC et du PLR. Lors des élections fédérales de 2011, le PBD avait décroché 4 sièges avant de subir un fléchissement de son électorat lors des élections cantonales de 2014.

Son score constituera l'un des enjeux du scrutin, le canton de Berne étant considéré comme l'un des bastions du parti. Un recul pourrait en particulier affaiblir la position de sa conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf.

Verts menacés

La situation pourrait aussi se révéler délicate pour les Verts, qui ont 3 élus, ainsi que pour les Vert'libéraux avec 2 élus. Le Parti évangélique (PEV) devrait en revanche conserver son unique siège.

Les affaires qui ont éclaboussé certaines politiciennes ne devraient pas avoir d'impact. La conseillère nationale PLR Christa Markwalder, qui était au coeur d'un feuilleton politique lié au Kazakhstan, devrait être réélue.

La conseillère nationale socialiste Margret Kiener Nellen, prise dans la tourmente pour une affaire d'optimisation de sa déclaration d'impôt, devrait aussi sauver son siège. Les deux politiciennes bénéficient de la prime aux sortants et d'une indéniable visibilité.

Poids lourds en lice

La lutte pour le Conseil des Etats verra s'affronter des pointures de la politique. L'enjeu sera ici de savoir si l'UDC reprendra le fauteuil perdu en 2011 et, le cas échéant, au détriment de qui.

Les deux sortants, le socialiste Hans Stöckli et le PBD Werner Luginbühl, auront face à eux le chef de campagne alémanique de l'UDC pour les fédérales, le conseiller national Albert Rösti. Tout reste ouvert pour un plus que probable 2e tour le 15 novembre.

La secrétaire générale des Femmes PLR suisses, Claudine Esseiva, pourrait jouer les trouble-fête. Les candidats des Verts, des Vert'libéraux et du Parti évangélique ne sont pas en mesure de s'immiscer dans la course de tête.

(ats)

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