NatureElle parle avec les arbres
Le «Guide des arbres extraordinaires» de la géobiologiste neuchâteloise Joëlle Chautems cartonne. Rencontre avec l'auteure.
- par
- Anne Hemmer

Pour ressentir l'énergie des arbres, il suffit, selon Joëlle Chautems, de s'écouter, de lâcher prise et d'arrêter de raisonner.
Un livre de balades pour aller à la rencontre d'arbres extraordinaires est en librairie depuis à peine dix jours et cartonne déjà. Son auteure, la géobiologiste neuchâteloise Joëlle Chautems, communique avec ces êtres vivants depuis qu'elle est toute petite.
«Aujourd'hui les arbres, longtemps vénérés par les anciens, passent presque inaperçus, lance Joëlle Chautems, 31?ans. Pourtant ils détiennent une force qui peut littéralement aider les gens.» Alors, à son tour, elle veut aider les Suisses romands à découvrir ces arbres, non au moyen de concepts théoriques mais en allant à leur rencontre pour communiquer et méditer avec eux. Car, selon elle, lorsqu'on s'approche de ces êtres de la nature, on peut sentir leur énergie vivante, une sorte d'onde qui entre en contact avec notre propre énergie. Une rencontre qui permet à tout un chacun de se sentir simplement bien. «On peut déjà s'en rendre compte à plusieurs mètres de l'arbre, ajoute-t-elle. Mais l'idéal est de s'asseoir sur ses racines, ses branches, de le toucher, voire de le prendre dans les bras.»
Tout arbre possède cette énergie, qu'il soit un feuillu ou un sapin. Mais elle est différente pour chacun. C'est pourquoi la géobiologiste propose des balades à thème en fonction de ce que l'on recherche. Il est par exemple idéal d'aller à la rencontre des érables pour ceux qui ont besoin de reposer les pieds sur terre, de redescendre de leur nuage et revenir à la réalité. «Leurs emplacements sont également importants, note la Neuchâteloise. Car il va de soi qu'en plaine ou à la montagne ils ne dégagent pas la même chose.»
Ils lui «présentent» des arbres
Parler aux arbres? Facile à dire, pas facile à faire, Joëlle Chautems en a conscience. Même si elle-même fait cela de manière très simple et naturelle depuis qu'elle est toute petite. Elle a d'ailleurs fait de son don tout particulier son travail. «Au début, je pensais que tout le monde était comme moi, je ne voyais donc pas en quoi j'étais particulière et ce que je pouvais apporter, raconte-t-elle. J'ai alors commencé par exercer un métier plus conventionnel de secrétaire. Mais je l'ai quitté lorsque j'ai compris que je touchais le fond. J'avais trop besoin de la nature.»
Si, au départ, ses proches étaient plutôt inquiets, pensant même qu'elle faisait partie d'une secte, aujourd'hui ils comprennent et vont même jusqu'à lui «présenter» des arbres qu'ils ont rencontrés et appréciés. Ses parents ont fait le pas, et sa fille, Dana (18?mois), suit ses traces et parle déjà aux arbres avec des mots que les adultes ne comprennent pas. Pourtant il reste encore des détracteurs.
«Certains disent de moi que je suis une sorcière, relève la géobiologiste. Soit. Chacun pense ce qu'il veut, et je ne veux pas les convaincre du contraire.» D'autant qu'elle n'a aucune preuve formelle pour attester ce qu'elle avance, l'énergie vivante des arbres n'étant pas mesurable. «Les gens veulent du concret, or cela ne s'explique pas vu que la conscience ne capte même pas ce qui se passe. Ils peuvent uniquement faire confiance à ce que je vis et dis, et à ce qu'ils pourraient ressentir», ajoute-t-elle.
Il n'y a donc pas d'autres solutions que d'en faire soi-même l'expérience. Comment? «A proximité d'un arbre, il suffit de s'écouter, de lâcher prise, d'arrêter de raisonner pour s'extraire de notre société mécanique», répond-elle. De nombreux Romands semblent vouloir essayer, à croire le succès du livre. Et si tous ne devaient pas y parvenir, au pire, ils auront déconnecté le temps d'un après-midi ou d'une journée de leur quotidien stressant et découvert de magnifiques coins de nature de nos six cantons.