High-tech: Elon Musk en perte de vitesse

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High-techElon Musk en perte de vitesse

Les projets du milliardaire, connu pour la Tesla, flottent. Le décollage de sa fusée touristique est ajourné et sa dernière voiture accumule les retards.

Léandre Duggan
par
Léandre Duggan
Pour Elon Musk, l'avenir est 100% électrique et renouvelable, sur terre et ailleurs dans l'espace.

Pour Elon Musk, l'avenir est 100% électrique et renouvelable, sur terre et ailleurs dans l'espace.

Joe Skipper, Reuters

Milliardaire, visionnaire, archétype de l'entrepreneur de la Silicon Valley, Elon Musk serait-il en train de s'essouffler? L'action boursière de sa marque de voiture a baissé de 15% en une année.

Ce jeune Sud-Africain de 47 ans a fui son pays en plein apartheid, évitant ainsi l'armée. Il étudie au Canada, puis aux États-Unis. Il commence un doctorat de physique en 1995 à Stanford. Sur les bancs de cette université californienne, à peu près tous les fondateurs d'entreprises américaines se sont assis. Pour Musk, ce ne sera pas long. Sa première entreprise le fait suspendre ses recherches la même année. Quatre ans plus tard, il la revend pour 341 millions de dollars. PayPal, c'est aussi lui. Revendu à eBay en 2002, pour 1,5 milliard de dollars.

Après le cash, l'espace. Il crée Space X, entreprise astronautique qui compte la NASA parmi ses clients, transportant pour elle de la marchandise dans l'espace. Mais ce que Musk met en avant, c'est le transport de personnes. Il veut coloniser Mars dès 2024, et que les particuliers puissent survoler la Lune. Deux «spatio-touristes» ont déjà payé un acompte. Le départ vient d'être reporté de six mois. La fusée ne devrait pas décoller avant mi-2019. Les défis techniques sont mis en cause. Tandis que certains évoquent les doutes qui planent sur la véritable demande d'une telle offre.

Sur Terre, sous terre

Sur Terre, Elon Musk est connu pour ses voitures électriques. Entré dans la société en 2004, il en a pris le contrôle depuis dix ans: à la fois PDG et directeur. Annoncé en 2014, un quatrième véhicule a rejoint la flotte: La Model 3. Cette entrée de gamme à 35'000 dollars avait suscité l'engouement. Mais voilà, les 500 000 précommandes n'ont pas encore toutes été honorées. Les usines peinent à suivre la cadence. En Europe, il faudra encore attendre le début de l'année prochaine. Quant à celles qui roulent, plusieurs ont défrayé la chronique: incendie et accidents en mode semi-autonome. Sous terre, son projet Hyperloop, un transport à grande vitesse, s'est transformé en concours. Une équipe de l'EPFL a rendez-vous en juillet à Los Angeles avec son prototype. Le patron préférant se concentrer sur ses voitures et ses fusées. Parfois même les deux, quand il envoie son Roadster en orbite.

Décrié et en danger

Les actions baissent et les projets de Musk coûtent cher. Mais gare aux journalistes qui seraient tentés de critiquer l'entrepreneur. L'homme, bien décidé à sauver la planète en passant au tout électrique, n'y goûte que très peu. Il a annoncé sur Twitter qu'il allait créer un site où le public pourrait noter la véracité et la crédibilité des médias. Des méthodes et un discours qui ne sont pas sans rappeler un autre fervent utilisateur du réseau social. Il a d'ailleurs été conseiller de Trump, jusqu'à ce que ce dernier sorte de l'Accord de Paris.

Mardi, l'assemblée des actionnaires se tenait en Californie. Les actionnaires n'ont pas souhaité que le président du conseil d'administration soit un administrateur indépendant. Musk perd de l'argent, mais sauve ses deux casquettes.

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