Etats-Unis: Emailgate: Trump veut une enquête sur Obama

Donald Trump a exigé mardi une enquête sur le rôle de Barack Obama dans l'affaire des courriels d'Hillary Clinton.

Le candidat républicain se dit persuadé que le président américain savait que sa secrétaire d'Etat utilisait à l'époque une messagerie privée.

«C'est pour ça qu'il soutient Hillary, parce qu'il ne veut pas être entraîné à son tour. Parce qu'il savait tout de son serveur privé», a déclaré l'homme d'affaires dans un entretien accordé à Reuters. «Cela veut dire qu'il doit être visé par une enquête», a-t-il ajouté.

Lors d'un meeting à Thallahassee (Floride), Donald Trump a également affirmé qu'il fallait «enquêter sur l'enquête» du FBI qui a conclu cet été que des poursuites pénales n'étaient pas requises.

L'utilisation par l'ex-secrétaire d'Etat pour des tâches officielles d'un serveur privé installé dans sa propriété de Chappaqua, dans l'Etat de New York, a déjà donné lieu à plusieurs enquêtes et la controverse pollue sa campagne depuis des mois.

L'organisation WikiLeaks a publié mardi une série de mails piratés depuis le compte du directeur de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta, montrant la réaction de l'équipe démocrate après que Barack Obama a déclaré avoir eu connaissance de l'existence de ce serveur privé par la presse.

«Il faut régler ça - il a reçu des mails de sa part - ils n'indiquent pas state.gov», écrit Cheryl Mills, collaboratrice de longue date de Hillary Clinton, à John Podesta.

Lors de meetings en Floride, Donald Trump a également concentré ses attaques sur l'«Obamacare», la réforme du système de couverture santé voulue par le président Barack Obama, au sujet de laquelle les Américains concernés viennent d'apprendre qu'ils devraient payer l'année prochaine en moyenne 25% de plus pour les primes d'assurance.

«Je vous débarrasserai de cette loi catastrophique et la remplacerai par des options offrant le choix, la liberté, de façon abordable», a assuré la candidat populiste. «Hillary Clinton veut doubler la mise sur Obamacare et le rendre plus cher», a-t-il dit en s'engageant à «abroger et remplacer» la loi, le mot d'ordre des républicains

Le milliardaire aura consacré trois jours d'affilée à courtiser les électeurs de Floride. Hillary Clinton a de son côté tenu un meeting à Coconut Creek, avant de partir vers Miami pour une levée de fonds. Mercredi, elle restera dans cet Etat, à Lake Worth et Tampa.

La péninsule ensoleillée du sud-est des Etats-Unis a souvent été décisive pour la présidentielle américaine. Une victoire dans cet Etat, qui représente 29 grands électeurs sur les 270 requis pour être élu président, ouvrirait pour la démocrate une autoroute vers la Maison Blanche.

«On ne prévoit pas de perdre en Floride. C'est le premier de tous les lots», a assuré mardi Jennifer Palmieri, directrice de la communication de l'équipe Clinton. Barack Obama a de son côté fait savoir mardi qu'il retournerait vendredi dans le «Sunshine State» soutenir son ancienne secrétaire d'Etat.

Donald Trump, qui possède le complexe hôtelier Mar-a-Lago à Palm Beach, aime présenter la Floride comme son deuxième lieu de résidence. Mais cette déclaration d'amour n'empêche pas les nuages de s'accumuler pour lui.

Les derniers sondages de Floride accordent en moyenne une avance de quatre points à l'ex-First Lady, qui peut compter sur l'important soutien des Américains d'origine hispanique. «Plus la participation sera forte, plus nous ferons entendre quel pays nous sommes et quel avenir nous souhaitons bâtir ensemble», a lancé Hillary Clinton à Coconut Creek.

Motif d'inquiétude pour le camp républicain, les votes par correspondance, qui sont traditionnellement un point fort du Grand Old Party en Floride, sont en nette hausse côté démocrate par rapport à 2012.

Autre mauvaise nouvelle du jour pour le républicain, Colin Powell, premier Noir à avoir occupé le poste de chef d'état-major des armées, avant de devenir secrétaire d'Etat sous la présidence du républicain George W. Bush, a annoncé qu'il voterait pour Hillary Clinton.