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FREERIDEEmilien Badoux: «cette adrénaline m'a tellement manqué»

Invité de dernière minute à l'Xtreme de Verbier, le champion du monde de snowboard Emilien Badoux sera au départ samedi matin (dès 9h).

Stéphane Combe
Verbier
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Stéphane Combe
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Emilien Badoux était tout sourire à l'heure de la reconnaissance du Bec des Rosses

Emilien Badoux était tout sourire à l'heure de la reconnaissance du Bec des Rosses

Sébastien Anex

Emporté par une coulée en Italie dans les derniers jours de l'année 2014, le Sierrois Emilien Badoux a souffert physiquement et mentalement avant de retrouver la confiance en ses moyens.

Au bénéfice d'une wild-card, il s'aligne ce samedi lors de la finale du Freeride World Tour, à l'occasion du 20e anniversaire de l'Xtreme de Verbier.

Emilien Badoux, comment se sont passés ces trois mois sans compétition ?

Dès que je me suis blessé, j'ai senti qu'il allait falloir du temps pour revenir parce que c'était à la fois un choc physique et mental. J'ai d'abord eu besoin de deux mois de rééducation. Depuis un mois, je ride à nouveau. Mais il ne fallait pas sauter d'étapes. C'est-à-dire d'abord retourner dans une pente raide, puis refaire des sauts. J'ai aussi la chance de faire un film avec des amis, ce qui me permet d'être en condition depuis un mois.

Trois mois d'absence, ça ne paraît pas tant que ça lorsqu'on vit un tel traumatisme...

J'estime être très chanceux de pouvoir rider si rapidement après ce que j'ai vécu. Mais maintenant je ressens le besoin de challenges pour me pousser et revenir au top. Tout ce temps sans compétition, l'adrénaline me manquait. C'est un peu comme si toute ma saison n'était qu'un entraînement pour l'Xtreme.

Quand avez-vous pris la décision d'accepter la wild-card pour Verbier ?

Je suis allé en Autriche il y a une semaine pour ouvrir une face et j'ai eu de très bonnes sensations sur ma planche. C'est là que j'ai pris ma décision. Je pense qu'il faut y aller, sans penser à la chute ou à ce qui pourrait se passer. Mon corps est de nouveau capable d'assimiler tous les mouvements. Je veux donc aller de l'avant.

N'est-ce pas frustrant de revenir pour une seule étape ?

Ces derniers mois ont manqué d'action ! Je suis donc content de revenir pour la dernière étape. D'ailleurs, ça me motive pour la suite à faire le pont avec l'année prochaine. D'habitude, je relâche beaucoup après l'Xtreme. Là, je vais rester focalisé sur la saison prochaine.

Ne pas pouvoir descendre le Bec des Rosses depuis le sommet, n'est-ce pas plutôt un avantage pour le freestyleur que vous êtes ?

Presque ! C'est dommage pour les riders qui sont très "big mountain". Mais comme je suis très branché freestyle, je suis souvent défavorisé sur le Bec entier parce que c'est une face très alpine avec beaucoup de rochers. Donc pour moi le Bec des femmes me permettrait de faire une ligne intéressante malgré tout.

Vous êtes-vous fixé un objectif ?

Chaque année, j'ai fait de mieux en mieux ici. Aujourd'hui, l'objectif serait un podium. Mais il s'agit avant tout d'une bataille avec moi-même. Est-ce que je vais vraiment me sentir à l'aise ou non ? Je vais choisir une ligne pour me permettre de faire ce que je sais faire, sur un chemin qui n'est ni trop risqué, ni pas assez.

Vous êtes devenu champion du monde en 2014, mais sans gagner l'Xtreme. Est-ce un succès inachevé ?

Gagner le général l'an dernier a été fantastique. Je sentais que j'avais accompli quelque chose. Mais ne pas gagner ici à Verbier donne une motivation énorme pour revenir. Et j'ai besoin de défis, c'est ça qui compte pour moi. Si j'avais déjà tout réussi, ce serait plus difficile.

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