Contrôles policiers: Emmanuel Macron veut généraliser les caméras-piétons

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Contrôles policiersEmmanuel Macron veut généraliser les caméras-piétons

Le président français a annoncé mardi la généralisation des caméras-piétons «avant la fin du quinquennat», en 2022, pour les forces de l'ordre, afin notamment de lutter contre les contrôles au faciès.

Emmanuel Macron lors de son interview du 14 juillet 2020.

Emmanuel Macron lors de son interview du 14 juillet 2020.

AFP

Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi la généralisation des caméras-piétons pour les forces de l’ordre, et ce, «avant la fin du quinquennat», en 2022. «Cela fait trop longtemps qu'on parle de cela», a commenté au cours d'un entretien télévisé M. Macron à propos des accusations de contrôles au faciès par les policiers et les gendarmes, estimant qu'ils pouvaient être une source de discriminations alimentant une «défiance démocratique» en France.

La caméra-piéton est une caméra légère et compacte attachée à la poitrine ou à l'épaule d'un agent des forces de l'ordre pour enregistrer les interactions avec le public, voire des scènes de délits ou de crimes.

Selon M. Macron, son utilisation rendre possible de «retracer la vérité des faits». «On va généraliser avant la fin du quinquennat les caméras-piétons qui permettent sur ce sujet (les contrôles au faciès) comme sur celui des modes opératoires, de rétablir la confiance entre la population et la police», a déclaré Emmanuel Macron qui considère qu'il s'agit là d'un «élément essentiel» du «patriotisme républicain». Ces équipements seront généralisés «dans chaque brigade qui intervient», a-t-il dit.

L'ex-ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner avait déjà promis au cours de discussions mi-juin avec les organisations syndicales de la police, la généralisation des caméras-piétons et une montée en gamme de leur technologie, sans pour autant se fixer un objectif dans le temps.

Des contrôles «ciblant les minorités»

Avec les récentes accusations de racisme contre une partie de la police en France, les critiques contre les «contrôles au faciès» ont trouvé un nouveau souffle. Dans un récent rapport sur la France, l'ONG Human Rights Watch avait fait état de contrôles «sans fondement ciblant les minorités, y compris des enfants de seulement 10 ans».

Le Défenseur des droits Jacques Toubon a relevé des discriminations «systémiques», rappelant que la moitié des hommes perçus comme «arabes, maghrébins ou noirs» déclarent avoir été au moins une fois contrôlés par la police en France, contre 20% pour le reste de la population. Le Défenseur des droits est une autorité administrative indépendante. Dans un récente entretien avec l'AFP, M. Toubon avait estimé que la traçabilité des contrôles était nécessaire, et possible.

L'Etat en France a déjà été condamné en 2016 pour des contrôles d'identité «au faciès». La Cour de cassation avait estimé qu'un contrôle d'identité discriminatoire constituait une «faute lourde» qui engageait sa responsabilité.

(NXP/AFP)

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